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Conférence de presse  (Solidays)  10 juillet 2004

N&SK (Nomades et Skaetera) c’est une bande de zico's stéphanois qui, comme son nom l’indique, sillonne les routes de France toute l’année pour partager son goût de la musique dite métissée qui constitue un véritable creuset dans lequel se fondent toutes les influences. Pour leur première participation à Solidays, en outsider comme il le dit lui-même, N&SK s’est taillé un beau succès sous le Dôme bourré à craquer.

Pour la conférence de presse qui suit leur concert, c’est Tof, l'accordéoniste, qui s’y colle pour présenter le parcours du groupe mais aussi ses valeurs et ses engagements.

Quel est le parcours du groupe ?

Avant 1997 nous formions plutôt un collectif de musiciens où beaucoup de gens passaient avec toute sorte d'instruments. C'était un peu les prémisses et ce collectif absorbait des styles très variés, très métissés, un peu comme une éponge. Les vrais débuts du groupe ont eu lieu en 1998 quand nous avons décidé de faire de la musique sérieusement. Nous avons commencé par faire des concerts dans les bars du coin, puis de scènes régionales. La première démo est sortie en autoproduction et puis il y a eu ensuite 2 albums successifs.

N&SK c'est d'abord le live. Le disque était au départ un passage obligé car ce n'était pas évident au départ pour un groupe de live de mettre son énergie dans la galette. Maintenant ça devient un plaisir. Notre démarche naturelle est la rencontre avec les gens. Nous avons du faire 600 concerts. Nous nous arrêtons à l'inverse des groupes. En fait nous tournons tout le temps et de temps en temps nous nous arrêtons pendant trois semaines-un mois quand on peut.

Donc un plaisir accru en ce qui concerne le passage en studio ?

Oui. Parce que nous avons beaucoup appris et progressé. Nous sommes plus réguliers et nous avons moins l'angoisse de la performance. Et puis nous avons compris que lors de l’enregistrement studio on pouvait se faire aider. Pour le dernier album nous avons été aidés par Lati Kronlund qui est le bassiste du groupe newyorkais Brooklyn Funk Essential qui est un des rares groupes que nous écoutons tous. Le passage en studio devient alors un plaisir car on peut retravailler les morceaux et donner une autre couleur. Quand tu as gagné un peu de sous sur l'album précédent tu disposes d'un peu plus de sous pour avoir un peu de temps pour enregistrer. Mais au début c’est très dur quand tu sais que tu as 10 jours pour enregistrer 12 chansons et que si tu te plantes ça restera comme ça dans la galette "waouh" tu n'y vas pas complètement détendu.

Comment se débrouille-t-on en autoproduit pour sortir un album et organiser des concerts ?

On se débrouille. Avant de financer une démo, il faut les essayer en live dans des bars et on peut toujours trouver des petits bars pour commencer. On ne gagne pas sa croûte avec, c'est une certitude mais tu peux avoir le plaisir du travail bien fait et tu apprends ton métier sur scène. Notre première démo a été financée comme c'est le cas pour la plupart des groupes en faisant une souscription. On va voir les parents, les amis et on leur donne un papier qui leur permettait en payant par avance d'avoir le cd quelques mois après.

Ensuite quand en faisant des concerts nous avons eu la chance de rencontrer un distributeur de disques qui voulait se lancer dans la production, nous avons sorti le premier album. Nous avons également fait le second avec lui car nous avons une entière liberté mais nous avons fonctionné en licence c'est-à-dire en distribution et en promotion avec les maisons de disques. Et ça nous correspond bien parce que ça reste le plus gros des petits et le plus petit des gros.

Quel conseil donner aux groupes qui démarrent ?

Etre persévérant, acharné, têtu. Mais il n'y a pas de bonne méthode. Au début, je pensais que dans la musique le système commercial faisait que tu ne pouvais jamais t'en sortir sans un coup de chance faramineux. Ce n'est pas faux mais en même temps en y travaillant et en bouffant du kilomètre ça marche aussi. Il n'y a pas que la star academy pour devenir un nouveau talent.

Avez-vous rencontré de grosses galères ?

Il y en a eu pleins. Quand tu es dans la galère, tu as les boules mais après tu en rigoles. Des galères comme se rendre compte que l'on va jouer dans les Pyrénées à 23 heures et que le lendemain tu joues à 18 heures à Amsterdam. C'est déjà pas mal. Surtout quand tu tombes en panne. Le nombre de camions qu'on a passé et tué sur la route on ne les compte plus. De plus comme on est nombreux on est toujours à 2 camions. Mais il n'en reste pas de mauvais souvenirs.

Et un très bon souvenir

Dans les concerts, Solidays sera un très bon souvenir parce qu'on vient ici sans être vraiment connus, un peu comme dans le sport nous sommes des outsiders, celui qui a tout à prouver et qui vient la fleur au fusil. Ici le chapiteau était plein donc c'est un merveilleux souvenir. Il y a quelques concerts phares comme ça. Notre concert parisien à la Flèche d'or aussi c'était super. A Lyon aussi quand tu y reviens au bout d'un an-un an et demie, nous sommes originaires de Lyon et de Saint Etienne, qu'au bout de 2 accords alors que le chanteur n'a pas démarré parce qu'il n'était pas prêt le public est parti et chante la chanson en entier. Tu as vachement de plaisir. Mais on a du plaisir aussi en dehors des concerts avec les rencontres. Nous avons fait une tournée de 20 dates avec un groupe qui s'appelle les Attaqués. Il y avait dans ce groupe un accordéoniste manouche d'origine roumaine qui jouait dans le métro il y a encore un an. On tape le bœuf ensemble et ça dure longtemps. C'est du plaisir.

Quelle est l'actualité de l'été 2004 pour les N&SK ?

L'été 2004 c'est d'abord beaucoup de dates parce que les festivals d'été sont un moment privilégié avec une ambiance festive dès le départ et on rencontre les grandes scènes ce qui fait le pendant avec l'hiver où on fait des lieux plus intimistes. Nous allons au festival de Lyon en juillet et nous enregistrerons un live sur 4 dates. Nous ne savons pas quand il sortira mais nous voulons profiter de l'occasion de ces concerts pour mettre quelque chose en boite. Avoir une photographie à un moment donné de ce que l'on fait sur scène.

Vous êtes de bons musiciens et comme vous le dîtes vous-même un groupe de live. Quel est l'intérêt pour vous de faire un live ? Et que veut dire live ? Un enregistrement en analogique, d'une seule prise ?

Nous allons enregistrer en numérique pour une question financière. Mais l’enregistrement interviendra en vrai live avec des prises sur scène. Pourquoi un live tout simplement parce que c'est une gageure pour un groupe énergique sur scène. Nous espérons y arriver peut être même au détriment du son. Le plaisir du live c'est aussi de permettre d'écouter un album d'une traite. Il y aura bien sûr des titres de l'album "Le cirque du millenium" que nous défendons actuellement mais il y aura aussi des titres plus anciens que nous avons gardé et que le public aime. On se demande même si nous n'allons pas mettre sur le live des morceaux de notre première maquette qui ne figurent sur aucun album.

Cette volonté là c'est de proposer autre chose et c'est un cadeau au public. Pour ma part, même en tant que spectateur j'ai toujours préféré les albums live qui sont plus porteurs de l'émotion de la tournée. On ne peut pas retrouver cela sur un enregistrement studio. Je suis fan de M, les albums c'est bien mais le double live est une tuerie car on retrouve sa tournée en fermant les yeux.

Pourquoi êtes-vous venu à Solidays ? Cela représente quoi pour vous ? N'est-ce pas l'occasion de s'inscrire dans une grande famille d'artistes ?

Il y a 2 choses dans le festival. Il y a la cause. C'est le premier truc. Je vais peut être enfoncer des portes ouvertes mais comment ne pas être solidaire ? Cela nous paraît être une évidence et c’est une cause pour laquelle nous avons déjà joué il y a quelques années notamment pour AIDES. Nous essayons de suivre cet engagement. La deuxième chose et il n'y a pas de honte à le dire c'est une scène formidable sur Paris avec le plaisir de jouer pour un public venu pour écouter de la musique. C'est un peu l'opposé de la Fête de la musique car il y a vraiment un déplacement volontaire du public ce qui rend les lives plus forts. Et puis pour moi qui suis fan de Bashung ce sera un grand plaisir de le voir sur scène et derrière la scène.

Vous avez une chanson qui s’appelle "Black blanc beur". Que pouvez-vous dire sur la façon dont les médias présentent certains événements ?

C'est toute la thématique de nos deux derniers albums. On nous a d'ailleurs souvent reproché d'enfoncer des portes ouvertes, d’être des soixante-huitards attardés, plein de choses mais nous pensons que les portes ne sont pas toutes ouvertes. Il y 20 % des gens qui ont bel et bien fermé la porte. On s'attaque aussi pas mal aux médias qui sont tenus par le fric. Quand il faut faire du fric il faut faire de l'audience et quand il faut faire de l’audience il faut trouver des sujets très racoleurs. L'homme est pervers et il a toujours un fond de perversité pour regarder ces sujets. La télé stigmatise les différences et le pire est que l'on ne peut pas dire que c'est faux. A un moment donné c'est vrai que c'est monsieur untel qui a bien fait telle connerie. Seulement on ne montre que cela et à longueur de journée. On veut réagir à cela, qui tend vers une société à l’américaine avec le règne de la peur.

Un peu comme le film Bowling for Columbine de Michael Moore. La peur au quotidien, la peur de son voisin rend les gens dingues mais aussi dociles. Cela étant nous ne sommes pas là pour donner des leçons. Nous ne sommes pas des maîtres à penser nous sommes des musiciens qui essaient de lever des lièvres, essayer d'ouvrir à la discussion ou à la réflexion. Pas forcément pour apporter de solutions parce que nous ne nous sentons pas spécialement compétent pour cela. Ouverture d'esprit oui et nous avions une chanson sur l'album précédent qui disait "Le plus de chacun c'est sa différence".

C'est ce que nous essayons de défendre. Au lieu d'avoir une société nivelée où tous les gens s'entendent bien parce qu'ils sont tous identiques nous essayons de prôner l'inverse. C'est parce que nous sommes différents que c'est intéressant.

C'est le message que vous voudriez transmettre dans ce festival ?

Notre engagement a toujours été plus général que l’engagement pour la recherche contre le sida. Mais cela s'inscrit dans le même registre : le sida des pédés, des drogués que l'on stigmatisait. On arrive à en sortir un peu maintenant que les hétéros sont également touchés.

Le côté très métissé de votre musique vous permet-elle de toucher plus facilement les minorités et notamment dans le cadre de cet engament de lutte contre le sida ?

Ce n'est pas notre but. Ce n'est pas réfléchi dans ce sens. Mais notre chanteur est berbère kabyle et il a cette langue là. La violoniste vient du conservatoire. Le guitariste est plutôt funk, moi je suis fan de chanson française. Donc quand on mélange tout cela soit il y en a qui décide pour les autres et tu fais quelque chose de précis soit on apprend à vivre et à jouer ensemble et il en sort quelque chose de métissé comme la société. Ce que nous représentons sur scène c’est ce que nous essayons de défendre dans nos textes. C'est s’enrichir des différences. Nous n’avons pas pour finalité de nous adresser à une minorité. Ce serait même l'inverse. Nous nous adressons à tous.

 

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Le tour de piste de N&SK
N&SK en concert au Festival Solidays 2004 (vendredi)
N&SK en concert au Fil (7 mai 2009)
L'interview de N&SK (7 mai 2009)

En savoir plus : N&SK sur internet

crédit photos : Froggy


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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