Ah les orchestres symphoniques !
Quelle belle invention pour tout un tas de groupes pop trop empressés de s'en servir pour remplir le vide autour de leurs chansons, histoire de se donner l'air brillant (ça n'a rien à voir mais je viens de voir une affiche "Calogero symphonique" dans le métro) !
Fort heureusement, beaucoup d'autres ont su utiliser le potentiel de ces ensembles pour apporter une vraie valeur ajoutée à leurs compositions, grâce à des arrangements adaptés plutôt que du simple remplissage sonore, et une conduite intelligente de l'orchestre, c'est-à-dire sans en demander trop pour ne pas avoir l'air de jouer des reprises d'André Rieu, mais en utilisant à bon escient l'orchestre pour mettre en valeur tant les morceaux du groupe que la qualité de l'orchestre.
Tout ça pour dire qu'Archive s'est donc offert une tournée avec orchestre et qu'assister à ce concert était à la fois entouré d'une joie teintée d'impatience et de quelques craintes tout de même. Au final, la joie et les craintes étaient eu rendez vous. Merci Archive !
Au rang des déceptions d'abord, le traitement infligé aux chants. Très en avant par rapport à la musique et avec une réverbération bien trop forte à mon goût, cela donnait parfois l'impression confuse d'assister à une animation de supermarché, pire de fête foraine.
Autre source de frustration, le manque d'énergie sur toute la première partie du concert, disons jusqu'à "Finding it so hard" en gros. Jusqu'à ce moment, on avait plutôt l'impression que quelqu'un avait juste poussé un peu fort la chaîne hi-fi. Il manquait ce déclencheur, ce truc en plus qui n'existe qu'en live et qui vous prend directement au bide. Évidemment je vous vois venir, vous les fans inconditionnels, me disant que c'est faux et que dès les premières notes de "Lights", vous étiez en transe mais ça ne compte pas.
Pour en finir avec les griefs, on pourra citer les percussions relativement peu présentes, les parties pré enregistrées lancée d'un doigt par un clavier qui passe le reste du morceau à se taper sur les cuisses, ou encore certains titres exécutés avec trop de précipitation et peu de conviction, comme le très frustrant "Again" final, qui manquait cruellement d'énergie et placé là pour faire plaisir au fan et lui signifier qu'après ça, le concert est forcément fini.
Mais, malgré cela le concert était tout de même plutôt réussi, je vous rassure.
Déjà, la setlist était assez réussie, bien équilibrée entre vieux et neuf mais surtout parfaite pour dispenser à la fois un rock hypnotique ("Bullets") et des passages plus calmes sur lesquels l'orchestre faisait montre de tout son talent.
Des hauts (beaucoup) et des bas (forcément trop) donc pendant presque deux heures de concert. Deux heures durant lesquelles à défaut d'avoir redécouvert les chansons du groupe sous un réel nouveau jour malgré l'orchestre, on aura eu plaisir à entendre "I will fade", "Fold" ou "Controlling crowds" dans des versions plus libres, plus folles et donc uniques.
Et c'est bien là le plus important que de partager un moment unique avec un groupe que l'on aime, en leur pardonnant aisément quelques imperfections et encore plus le fait de ne pas avoir fait exactement le concert dont on rêvait. Pour cela on retournera les voir, et pour la perfection, il reste les indémodables albums.
En tout cas le fan a adoré, standing ovation, rappel à en perdre la voix (mention spéciale à mon voisin et ses cris de veau) et applaudissements à tout rompre... C'est un signe, non ?
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