Quatre membres de la Froggy's team Lilloise se sont retrouvés au Splendid dans le cadre des Paradis Artificiels. Certains trouvaient la programmation de la soirée alléchante, d'autres ont simplement profité de l'occasion pour une bière en bonne compagnie. Une boisson plutôt difficile d'accès, tant de monde cherchait à accéder au bar. Le public était bien présent donc, et plutôt diversifié : des ados dont le t-shirt était à l'effigie de Syd Matters côtoyaient des petites familles en quête d'un moment Amélie Poulain. Les premiers seront sortis ravis du concert, les autres auront sans doute été un brin plus surpris...
Mais tout d'abord, quelques mots sur la première partie. GreenShape est un artiste folk droit venu de Valenciennes, et accompagné de ses fans dans la salle, qui seront les seuls à vraiment acclamer sa prestation. Pour les autres, il sera simplement un mec à la jolie voix qui joue de la guitare. Tout est dit.
Syd Matters reçoit un accueil déjà moins mitigé, la température augmentant dans le public au fur et à mesure du concert. Des chansons intimistes d'histoires vécues transformées en contes épiques aux guitares transcendantes. De petites ballades toutes simples on évolue vers de longs morceaux planants voire psychédéliques. Le groupe fusionnel intervertit les instruments, et la voix de Jonathan Morali dirige le public vers de nouvelles dimensions musicales.
Poignant, notamment le morceau "Me and my horses" ou encore "Bones", d'une montée en puissance touchant au superbe. Mais c'est surtout des histoires de mer que nous raconte Syd Matters, le dernier album Brotheroceans, étant principal composant de la setlist. Un travail que la scène sublime, et un fort bel aboutissement auquel assister.
Dernière partie de la soirée, Yann Tiersen que beaucoup de spectateurs attendent avec impatience. Dans une interview précédant le concert, il précise bien sa rupture avec l'image lui collant à la peau : "Si Amélie Poulain était à refaire, je ne le referais pas". On l'aura compris, Yann Tiersen en a marre du bal musette, et aimerait définitivement s'en affranchir.
Alors il abandonne le vibraphone pour la guitare électrique, encore mieux il se met à pousser la chansonnette... et c'est là que le bât blesse. Sa prestation n'a plus rien à voir avec la ferveur qu'il dégageait il y a quelques années, révélant toute la richesse de ses morceaux sur scène. On a à faire à un fantôme, essayant de se lancer dans un pseudo post-rock peu convainquant et sans voix. Les invités de son dernier album Dust Lane ne sont pas là pour relever le niveau, et Yann ne sait définitivement pas prendre le micro, les choeurs n'étant guère plus convaincants.
Seul point culminant du concert, et cela n'étonnera personne : la reprise de "Sur le fil" au violon, classique balancé là comme un cheveu dans la soupe histoire de satisfaire les fans.
"J'ai réussi à vider quelques salles" plaisantait-il dans son interview, le Splendid aurait pu en faire partie...
La plupart des grenouilles se sont éclipsées au fil du concert, certaines ne supportant pas la chaleur infernale régnant dans la salle, les autres trop déçues pour rester jusqu'au bout. Au final, il ne restait plus que moi pour rédiger cette chronique, et je ne peux que conclure en rejoignant l'avis de mes camarades : des têtes d'affiche prometteuses pour arriver à un résultat en demi-teinte, "si j'avais su j'aurais pas venu". |