Ce soir là, je roulais fièrement et tranquillement au volant de ma voiture, la radio à bon volume comme d'hab'... enfin je roulais fièrement et tranquillement, car à notre époque c'est un luxe de pouvoir s'offrir ses pleins de carburants et tranquillement justement pour ne pas trop consommer... contradictoire moi ?
Bref assez tergiversé, vive les parenthèses interminables, tout cela pour dire qu'un bon vieux tube arriva directement au creux de mes oreilles pour me sortir de ma conduite lascive "Je n'veux pas t'abandonner, mon bébé" et la je me rends compte que cette voix c'est justement celle que je vais écouter ce soir. Cette voix reconnaissable d'entre mille, c'est celle de Catherine Ringer !
Son entrée fut saisissante, même si le public d'une fin de XXème siècle (et oui pas d'ados ce soir, les années 80/90 ils ne connaissent pas) était conquis d'avance.
Quelle présence ! Une belle dame, énergique, prête à donner le meilleur d'elle-même. Et sa voix qui, dès les premiers mots, nous parait si familière car elle a tant bercé nos oreilles et depuis quelques décennies !
Catherine est là pour nous présenter son nouvel album, Ring n' Roll qui sortira normalement le 2 mai, dont on connait déjà le single "Pardon" diffusé à la radio. Pour cette tournée, elle a composé sa dream team : un batteur, un bassiste, un claviériste et un jeune guitariste au nom de Raoul Chichin... Ça ne vous dit rien ? Si si, c'est le fils de Catherine et Fred Chichin (disparu tragiquement fin 2007), les Rita Mitsouko themselves !
Raoul ne paraissait pas très à l'aise dans ses baskets au départ, mais c'était une fausse impression car épaulé par les autres musiciens, il nous a rapidement montré qu'il n'était pas là pour la déco, s'affirmant de plus en plus au fur et à mesure du show, démontrant habilement sa maîtrise de l'instrument et remplissant bien l'espace sur scène. Oui la relève est assurée et cela fait plaisir !
Cette équipe de musiciens justement est très bien équilibrée, tout le monde a sa place et se complète parfaitement pour mettre en valeur cette pétillante dame (arrêtez de parler de son âge, car elle n'en a pas !) qui maîtrise aussi bien sa voix, que son corps à travers des danses naturellement improvisées ou des jeux de scène dignes d'une performance théâtrale.
Et ces nouvelles chansons alors ? Et bien elles sont fraîches, très fraîches ! Toujours originales, pas une ne ressemble à une autre et aucune ne laisse indifférent, si bien qu'on ne voit vraiment pas le temps passer. Catherine prend des risques à s'aventurer parfois hors de la pop, avec du bluesy, du jazzy, de l'oriental, de la techno et même du rap et elle s'en sort... brillamment !
Bien sûr, nous avons droit à une classique ballade acoustique avec "Pardon", à d'habiles jeux de mots avec "How do you tu?" pour dénoncer le vouvoiement obligatoire de la langue anglaise mais aussi du plus décalé avec "Got it sweet" ou bien une invitation dédiée à une rappeuse américaine (Missy Elliott) pour faire un nid dans la forêt.
Le tout égrené de quelques titres des Rita connus seulement des puristes, mais chantés à tue-tête par ces dernières dans le public.
Après une sortie très applaudie, le groupe revient pour un rappel émouvant dédicacé à Fred Chichin avec, tout d'abord, Catherine en solo sur une musique de Gustave Malher.
Puis avec les musiciens pour le bonheur du public, du bon vieux Mitsouko qui déménage avec "Le petit train" et "C'est comme ça" repris à l'unisson par la salle.
Un happy ending qui laisse, après un salut du public, une foule de mélomanes le sourire aux lèvres ravis de leur soirée avec Ms. Ringer. |