Olivia Pedroli prétend être née en Suisse, c’est vrai que c’est un pays neutre qui accueille pas mal de comptes en banque. Je soupçonne cette Olivia d’être née sur une autre planète, Jupiter par exemple, il me semble qu’elle est uniquement composée de gaz. Ou alors, elle a été conçue de toutes pièces par un savant fou (avec des longs cheveux hirsutes sur les côtés de son crâne et des petites lunettes rondes au bout du nez, comme celui qui met des peaux de banane pourrie dans sa Dolorean écolo).
Un peu de sérieux, The Den est le troisième album d’Olivia Pedroli, dont l’origine reste un mystère à mes yeux. Malgré les qualificatifs situant l’artiste "aux frontières entre classique, folk et expérimental", posant l’album "vers des horizons plus personnels et originaux", enregistré en Islande.
The Den comporte 10 titres, soit prêt de cinquante minutes de musique brumeuse, chargée de sortilèges bretons, emplie de rituels druidiques à la faucille prompte aux sacrifices rituels. Olivia Pedroli m’a donné des envies de magie noire aux frontières du réel. Ses percussions semblent venir de citées sous-marines englouties, sa voix semble venir d’horizons inconnus, les autres sons proviennent exclusivement du vent dans les branches, de cailloux qui tombent dans l’eau, de ces trompes qui vibrent de longues minutes après avoir soufflé dedans.
Les titres décrivent le monde sauvage aux quatre vents, "Bow" pour l’aube précédant chaque journée, ou pour la révérence quotidienne du crépuscule ? "Raise erase" pour l’éternel recommencement de tout partout toujours tout le temps ? "You caught me", pour quelqu’un (ou quelque chose ?) qui s’est emparé d’elle…
Nous sommes d’accord sur un point : horizon, frontière, sauvage. C’est de la musique expérimentale, un genre d’ovni intergénérationnel, interplanétaire, inter-n’importe quoi qui réveille des trucs enfouis quelque part entre l’Atlantide et la zone 51. Ou qui fout les jetons, au choix.
Pour ma part, elle était dans mes oreilles pendant que je me promenais tranquillement dans un sous-bois inoffensif, qui est tout à coup devenu assez inquiétant. Je m’explique : alors que je trébuchais maladroitement (non, ce n’est pas la première fois mais on ne se refait pas, n’est-ce pas ?), bref, je trébuchais sur une racine qui n’était pas à cet endroit la minute précédente (je vous jure, elle a bougé), je me relevais et reçu un coup de poignard dans le cou, doublé d’une paralysie due au croisement de regard de Gorgone… C’était une branche basse et un buisson qui poussait sur un caillou. Je ne vous dis pas comment je m’en suis sortie, je vais bien, merci, mais vous voulez bien lui dire d’arrêter de rigoler ? Merci encore. |