Ce n'est pas pour faire une généralité, ni me prendre pour le tout puissant, mais il me semble évident que le naufrage d'un pétrolier n'a jamais fait du bien à qui que ce soit.
Pourtant, cela fait déja plusieurs mois que cette chose que l'on appelle "la toile" nous vante les mérites d'un artiste en devenir, Dirty Beaches, et qui semble très clairement fasciné par la gasoline, au vu de la back cover représentant une voiture qui brûle !
La photo est belle mais nettement moins que la pochette (pour le coup sublime) pouvant sans peine se classer au panthéon des plus jolies portraits/cover de l'histoire de la musique.
Mais si le contenant a de la gueule, qu'en est-il du contenu ?
Dès la première écoute, la magie a du mal à opérer, c'est (trop) crade et du coup ça sent un peu l'escroquerie, mais peut-être
est-ce à cause du pressage vinyle qui semble vraiment douteux (gros problème de mastering notamment).
Le disque s'ouvre sur "Speedway King" et rappelle instantanément "Ghost Rider" de Suicide de par son rythme minimaliste et son
côté primitif. D'ailleurs, plus le disque avance, plus l'influence d'Alan Vega se sent dans les intonations de certains gémissements. Mais un Alan Vega qui aurait écouté un lock groove du "Blue Hotel" de Chris Isaak (et samplé par Fat Boy Slim)
des mois et des mois durant !
Vient le point culminant du disque avec le morceau "A Hundred Highways" (d'après un sample des Rallizes Dénudées), qui dépote grave, grâce à une fin noise/ambient délirante à s'en arracher les cordes ! Dommage que la face B ne persiste pas dans cet esprit et soit beaucoup plus sereine. Ce qui me semble du coup moins sincère et personnel (même si parfois tendu avec un titre comme Black Nylon).
Néanmoins, à la deuxième écoute, l'ensemble me semble plus cohérent et il en est d'ailleurs de même pour chaque écoute supplémentaire.
Car ce disque a un énorme potentiel que je n'explique pas et qui me semble plus ou moins baclé sur certaines choses, mais ce disque reste rond et m'hypnotise étrangement !
Alors je vais continuer à le faire tourner quand même, tout en lui attribuant des bouts d'étoiles, en attendant le prochain, car que l'on aime ou pas, il est indéniable que ce disque ait une âme.
Un peu comme ce couple dans un chef-d'oeuvre de Terrence Malick. |