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puce Les Métamorphoses de l’amour
Nicolas Grimaldi  (Editions Grasset)  février 2011

On n’en aura jamais fini de parler de l’amour. La force du livre de Nicolas Grimaldi, Les Métamorphoses de l’amour, est de ne proposer aucune définition de ce sentiment, de ne proposer aucune théorie, mais d’amener plutôt le lecteur vers une multiplicité d’interprétations. Dans un style clair et classique, Grimaldi nous interroge sur la part de trouble et de mystère de l’amour, en le dissociant des clichés dont il est habituellement chargé.

Ce n’est pas dans ce livre qu’on trouvera les certitudes de l’optimisme ; la pensée de Grimaldi est plutôt celle de l’inquiétude. En cela il cherche à nous tenir éveillés : pour lui, l’objet de la philosophie est de nous apprendre à vivre dans l’inconnu. Il oppose ainsi aux consolations de la philosophie spéculative le doute de la philosophie existentielle. Et pour tenter d’élucider les expériences paradoxales issues du sentiment amoureux, il procède comme faisaient les cliniciens à la fin du XIXème siècle : en faisant comparaître des cas. Prendre dans la littérature des situations concrètes, observer les comportements, décrire les symptômes, faire des comparaisons, mettre en évidence les différences. Pour cela, l’auteur s’appuie essentiellement sur des romans de Simenon et les Journaux intimes de Benjamin Constant, avec par petites touches quelques retours à Stendhal. C’est une originalité de s’en être tenu à ces trois auteurs français, alors que la littérature universelle contient une infinité d’exemples. Hormis Simenon dont le style est souvent discutable (je veux dire : par sa neutralité de ton), Stendhal et Constant sont bien les deux grands psychologues du début du XIXème siècle – mais attention, ce mot de psychologie, tel que Nietzsche l’avait bien compris en son temps, n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’on en fait aujourd’hui.

Grimaldi nous rappelle ainsi la précarité nécessaire de l’existence, en précisant le rapport complexe que chacun entretient avec l’autre, selon l’expérience de sa propre subjectivité. Certaines phrases si belles de son livre sont des repères que le lecteur n’oubliera pas ; elles nous jettent dans un vertige. Par exemple sa réfutation de Pascal, lorsque celui-ci affirme qu’on n’aime jamais personne mais seulement des qualités : "La grande erreur pascalienne consiste à avoir fait de l’amour un corollaire ou un satellite de la connaissance, comme si c’était à cause de ce qu’on en connaissait qu’on eût jamais aimé quelqu’un". Grimaldi soutient au contraire qu’il n’existe en réalité aucune raison d’aimer. Non seulement les qualités interviennent peu dans l’amour, mais c’est moins la beauté qui nous touche chez l’autre que sa blessure, sa musicalité propre, ou l’intensité d’une attente.

C’est mon ami Iouri Watelle qui m’a fait découvrir Grimaldi, à l’occasion d’un récent séjour à Lyon. Il m’avait invité chez lui, m’honorant d’une hospitalité digne de ce nom. Iouri Watelle est le genre d’ami dont les conseils de lecture ne sont jamais à prendre à la légère. Sans lui je n’aurai par exemple jamais osé aborder l’œuvre d’Emmanuel Levinas, ce qui eût été une erreur impardonnable. Le premier livre de Grimaldi que j’ai lu est ainsi le Bref traité du désenchantement. Court traité au terme duquel on peut lire la phrase suivante, condensant vivement la pensée de ce philosophe de la désillusion : "Quoique l’attente soit la conscience même, presque tout pourtant serait surprise à qui, attendant toujours, cependant ne s’attendrait à rien". Evidemment il ne s’agit ici que d’amour, rien d’autre.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "Le crépuscule de la démocratie" du même auteur

En savoir plus :
Le Facebook de Nicolas Grimaldi


David Falkowicz         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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