Le Musée d'Art Contemporain de Barcelone déploie son blanc parallélépipède de béton, verre et métal, conçu par l'architecte américain Richard Meier, en retrait de la place de Catalogne au coeur de la capitale catalane et de la fameuse Rambla.
Havre de paix sur le parvis et sérénité dans le bâtiment, le MACBA propose en 2011 un accrochage
intitulé "Modern i present" qui se focalise sur
l'art politique tel qu'il est présent dans les oeuvres de la seconde moitié du 20ème siècle de ses collections permanentes.
Pour rompre avec la linéarité des classiques présentations chronologiques, les commissaires Bartomeu Marí et Antònia Maria Perelló ont opté pour une monstration basée sur la résonance des oeuvres d'artistes d'origine et de générations différentes articulée en triptyque.
D'une part,
le pop art européen avec des figures fondatrices comme les membres de l'Independent Group de l'Institut d'art contemporain de Londres.
Dans ce cercle précurseur du pop art britannique des années 1950, le peintre et graphiste anglais Richard Hamilton, le photographe documentaire et expérimental Nigel Henderson et Eduardo Paolozzi peintre surréaliste puis sculpteur cubiste.
Présent également l'allemand Thomas Bayrle et ses images critiques du consumérisme et de l'endoctrinement politique,
la française Dorothée Selz et de Eulalia Grau qui appartint au groupe d'art conceptuel catalan et au protoféminisme des années 70.
D'autre part, la production artistique de générations successives qui révèle la subtile division entre les pratiques poétiques et les attitudes critiques.
A ce titre le visteur pourra notamment retrouver des assemblages du plasticien belge Marcel Broodthaers, de l'argentin Leon Ferrari ("No sabiamos") et les sketches de Reimundo Patino ("O home que falaba vegliota")
Le troisième volet est consacré aux artistes qui ont placé le corps comme objet de l'art avec les aînés comme Joan Jonas et Bruce Nauman et la jeune génération espagnole avec, entre autres,
Fina Miralles, Angels Ribé, pionnier du land art espagnol, Francesc Abad qui s'inscrit également dans le registre du body art, et Sergio Prego.
Par ailleurs, accueilli par l'installation multidimensionnelle "Rinzen" de Antoni Tapiès , déclinaison du lit de torture, avec laquelle il a reçu le Lion d'or à la Biennale Internationale d'Art Contemporain de Venise de 1993, le visiteur peut également découvrir une sélection d'oeuvres d'artistes espagnols de l'avant garde espagnole.
Cette avant garde des années 50-60 se retrrouve dans différents groupes tels le mouvement Dau al set, groupe artistique catalan d'avant-garde qui s'inscrit comme culture résistante de l'après-guerre et le groupe El Paso pour les tenants de l'abstraction.
Ainsi, les peintres dits "de la matière", Antoni Tapiès, Modest Cuixart, le sculpteur Angel Ferrant, fondateur de la sculpture cinétique Jorge Oteiza, pionnier de la sculpture abstraite en Pays basque et le peintre surréaliste Joan Ponç.
Egalement les peintres Manuel Millares et Antonio Saura du Groupe El Paso qui fédère dans les années 50 le courant de l'art abstrait espagnol.
Le MACBA accueille également jusqu'au 29 mai 2011 une exposition temporaire "La forme de la pensée" consacrée au collectif londonien The Otolith Group, fondé par Kodwo Eshun et Anjalika Sagar, qui sera ensuite à Paris au centre d'art et de recherche Bétonsalon puis au MAXXI de Rome.
A vocation protéiforme, ce collectif s'investit dans "l’exploration des héritages et des potentialités du film-essai, des modernismes cosmopolites, des futurs spéculatifs et des sciences-fictions".
A ce titre sont présentés des films sur les futurs alternatifs, et des oeuvres du dessinateur de comics de science-fiction Jack Kirby ("Lord of the light") et des pastels de Vidya Sagar.
Enfin, le MACBA présente dans la chapelle voisine une installation intitulée "Une chaîne d'événements" conçue spécialement pour ce lieu par Pep Duran. |