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puce Peter Hook and The Lights play Unknown Pleasures (A Joy Division Celebration)
L'Aéronef  (Lille)  jeudi 12 mai 2011

Hook, Hook, Hook... Voyons, voyons, cela me rappelle quelque chose... Ha oui, un film de Steven Spielberg des années nonantes sur Peter Pan ! Mais bon, ne frôlons pas l'anachronisme puisque Peter Hook, en tant que bassiste de Joy Division, et ce depuis les années septante, n'est pas un surnom à la con en hommage à tout cela.

D'ailleurs, l'imaginaire de Joy Division, groupe culte et donc incontournable qu'il me semble inutile de présenter ici, est bien plus sombre que celui d'un conte de fée, si ce n'est son parfait opposé. Rien que dans les faits : rappelons tout de même que son leader Ian Curtis, se donna la mort par pendaison. Il est crucial d'avoir assimilé cela pour comprendre le concept, que l'on peut ouvertement appelé escroquerie, du concert de ce soir. Car Peter Hook s'impose comme étant le capitaine crochet de l'héritage musical.

En effet, sur cette tournée Hook reprend dans l'ordre l'intégralité de Unknown Pleasures, meilleur disque de Joy Division et album essentiel de l'histoire de la musique rock. Fondamentalement, le principe n'est pas nouveau, on ne compte plus le nombre de groupes qui se reforment et tournent dans l'espoir d'un revival basé sur des "vieilleries" après un temps d'arrêt conséquent.

Pourtant, on ne va pas se mentir, cela excite, moi le premier. Je me souviens notamment avoir lutté avec acharnement pour obtenir un billet pour les Sex Pistols à Londres, à l'occasion des 30 ans de Nevermind The Bollocks. Et en général cela marche avec brio, car malgré l'aspect commercial de la démarche, les groupes en donnent à leurs publics qui, même si par définition acquis, finissent par être rassasiés sans subir le foutage de gueule au final tant redouté.

Ce ne fut pas le cas ce soir. Comme dit précédemment, Peter Hook était le bassiste de Joy Division puis celui de New Order (avec les deux autres membres du groupe) après la mort de Curtis. Et ce qui est important dans tout cela, c'est qu'il n'a jamais été chanteur, et cela s'est vérifié tout au long du concert.

Car soyons franc, paradoxalement, avec son charisme de carotte, Peter Hook beugle comme une patate et force énormément sur une voix qu'il n'a pas en essayant de singer celle de Ian Curtis, mais arrive à peine à chanter comme le bon vieux fan ivre mort que l'on entend toujours gueuler derrière son épaule, où que l'on soit dans une salle de concert. Le pire dans tout cela, c'est que Hook ne joue pas de basse... enfin, il se contente de jouer le premier riff, puis le bassiste du groupe prend la relève. Pire, Hook massacre littéralement l'intro de "She's Lost Control", en criant le riff à la bouche (PA PAPAPAPAPA PA PA PAPA,PA PAPAPAPAPAPA PA PA PO PO). On croit rêver...

Pourtant si l'on enlève Hook, le groupe est loin d'être mauvais, le problème est qu'il est bien trop carré. A quoi bon voir un groupe jouer à la note identique un disque qui n'est pas de lui ? Car ce qui aurait pu être intéressant, c'est de voir le groupe réinterpréter à sa sauce Unknown Pleasures. Car là, même les mauvaises notes que l'on peut trouver sur le disque sont rejouées, ce qui enlève directement toute âme, sincérité et donc émotion à tous ces morceaux pourtant si forts et possédés. "I've got the spirit, but lose the feeling".

Historiquement parlant, il aurait été aussi plus logique que Hook rejoue Closer (deuxième album de Joy Divison), et ainsi de pouvoir rendre justice à sa basse, qu'il a toujours jugé trop faible au mixage, et d'ainsi donner sa version des faits, un peu comme Paul McCartney avec sa relecture de l'album Let it be.

Au vu de l'hécatombe, Ian Curtis doit inlassablement se retourner dans sa tombe. Et il semble évident que Peter Hook souhaite avant tout rendre hommage à Yann Kurtis, son banquier méconnu, avec ce projet. Car en plus du concept et du concert, une autre circonstance consternante renforce cette impression. A ce propos, j'aimerais d'ailleurs donner la parole à Cédric Chort, photographe qui m'accompagné sur ce live :

Je tiens à m'excuser pour l'absence d'images illustrant ce compte-rendu. Les conditions imposées par le management du groupe aux photographes ce soir-là s'étant montrées inacceptables, j'ai refusé d'exécuter mon office. J'entends que l'on contractualise la relation unissant l'artiste aux différents reporters, et notamment photographes, qui viennent observer sa performance. Mais que l'on cherche à bafouer le code de la propriété intellectuelle, à s'arroger des droits d'usages supérieurs même à ceux du photographe, à escroquer une liberté radicale d'utiliser, à titre forcément gracieux, toutes les images captées durant une tournée, cela est tout simplement injuste. Quelque chose de l'exploitation du petit prolétariat photographique par le grand capital producteur de spectacles. J'ai refusé l'aliénation, tout simplement. Je m'en excuse encore une fois auprès des lecteurs privés de l'image.

La joie fut donc divisée ce soir, tout comme le public, certaines personnes ayant apprécié le concert de manière fataliste, sans se poser de vraie question quant à la qualité proposée, et étant venu avant tout par nostalgie. D'ailleurs, ceux-là en ont eu pour leur argent, car un documentaire (d'ailleurs inintéressant car étant seulement un vulgaire montage d'images de clip et d'interviews de Peter Hook des 80's) était diffusé avant le concert.

Faut-il alors en conclure que c'était mieux avant ? La question est posée, mais je n'y répondrai pas. Je dirai juste que je suis rentré chez moi en état d'ivresse à cause de plusieurs bonnes biéres ambrées (mon côté dark), pour essayer d'oublier ce qui est le pire concert que j'ai vu depuis bien longtemps. J'avoue d'ailleurs avoir écouté The Cure en rentrant chez moi, tout en hésitant à prendre mes places pour le futur passage de Ringo Starr en France. En tout cas c'est bien The Cure, et ça le sera toujours.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Peter Hook
Le Myspace de Peter Hook


Sam Nolin         
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