J'avais beaucoup aimé Instant Coffee Baby, sorti il y a deux ans, qui apportait fraîcheur et spontanéité au paysage musical anglo-saxon, trop occupé à vouloir à tout prix des tubes vendeurs plutôt que des albums un tant soit peu intéressants. C'est donc confiant et de bonne humeur que je me lançais dans l'écoute de Beer in the Breakers, nouveau disque des Wave Pictures.
Malheureusement, ce qui faisait l'intérêt de l'album précédent a laissé la place à une sorte de country rock un peu plat et beaucoup plus quelconque. Le maniérisme vocal de David Tattersall n'est plus qu'un souvenir sauf à quelques rares occasions et la musique, pourtant remarquablement bien exécutée et arrangée, ne laisse que peu de place à la surprise et a perdu le côté un peu fou du précédent disque.
Ne parlons pas des sortes de solo déprimants notamment sur "Epping forest" ou le trop insipide "Pale thin lips". Dans les meilleurs moments, on croirait une sorte de groupe à la Go Betweens élevé à la brit pop ("China"), c'est déjà pas si mal et surtout l'occasion, tout de même, de quelques agréables moments comme sur le réussi "Blue harbour" qui lâche un peu les guitares et les rythmiques comme on voudrait que ce soit le cas tout au long de l'album.
Beau moment aussi sur "Two lemons and one lime" ou même sur "Now your smile comes over in your voice", même s'il peine à tenir la distance, coupé encore par une sorte de solo un peu inutile, ou encore "Little surprise".
En fait, ce disque est agréable à écouter d'une oreille distraite mais on aura bien du mal à retrouver une raison pour le ressortir un jour des étagères. Au final, sans être catastrophique grâce aux mélodies vraiment bien troussées qui parsèment l'album, Beer in the breakers est assez décevant car trop peu surprenant, même s'il reste tout de même en dehors des clous de la musique de stades et souffre paradoxalement de trop d'application. Dommage. Et vivement le prochain. |