Marseille s’offre la Poésie d’un auteur, Roger Blachon (1941-2008). L’onirisme est au rendez-vous. Et pas seulement parmi les 150 dessins présentés, mais dans chaque illustration de Roger Blachon, homme à l’humour malin et sensible.
A découvrir, en plongeant dans chaque œuvre avec le plaisir douillet de se sentir l’ami, le complice de l’auteur… Un hommage que le public ne peut ignorer, suivant en cela La Fondation Regards de Provence qui a su choisir parmi les œuvres, les plus marquantes, originales…
Une exposition double, pour en ressortir les yeux pleins de sourires. D'un côté le Palais des Arts, qui ouvre ses salles à plus de cent dix œuvres, de l'autre l’Espace Culturel, qui propose trente dessins. Voyage, voyage dans l’univers de l’artiste. Des mondes, continents de notre quotidien, naturaliste, vinicole, érotique, sportif. Une ouverture, le refus de regarder le monde par le petit bout de la lorgnette...
Nous le savons, Roger Blachon est unique. On reconnaît ses dessins au premier coup d’œil, son humour également. Ses petits travers en forme de clin d’œil avec légende à l’appui, simple, semblant sortir d’une phrase d’un de ses pères spirituels Dubout, Crumb, Blondin. Un monde, des complicités.
Point de méchanceté dans le trait. La bonhommie s’invite, sans pour autant faire offense à la magie. Tout est ainsi chez Roger Blachon. La cruauté est absente de la caricature, laissant au dessin sa profondeur sociale, sa tendresse. Il est bon de sentir ainsi l’âme d’un artiste qui a su conjuguer l’intimité de sa création avec le regard du public.
Ses mondes sont complices et pourtant autonomes dans leurs vies. Indépendants, ils voguent de dessin en dessin, comme des destins uniques. Il faut observer, plonger la tête la première et ressortir souriant de cette épreuve amicale. Tout comme les maximes dont on connaît les "pères".
Elles viennent, elles aussi, nous offrir ce petit moment de picotement avec des phrases comme "Je déteste le monde en général, mais j’adore plein de choses en particulier"… Une autre qui nous chauffe le cœur, comme "On a vu des chasseurs amoureux de la nature, mais jamais la nature amoureuse des chasseurs"… Il est des vérités bonnes à lire… Une conjugaison parfaite entre le dessin et le verbe. Bref, une exposition qui nous donne du baume au cœur.
Alors pas d’hésitation - si je l’écris à chaque fois, ce n'est pas pour faire de la pub à la SNCF - il faut découvrir ce lieu, tout simplement parce que les expositions présentées sont au diapason de l’Humain. Il ne vous reste qu'à prendre le TGV, qui vous mènera à moins de trois heures de Paris (enfin presque…). |