L’été sera noir. Comprenez que le triller s’invite à la Cinémathèque Française jusqu’à la fin juillet.
Il va falloir, les filles, porter la robe qipao ou ajuster votre bustier avant de vérifier que les coutures de vos bas sont parfaitement droites. Les hommes ne sont pas en reste. Chapeau et trench seront de rigueur, attention au vernis des chaussures. Il faut pas rigoler avec le polar, ce genre "presque parfait" du cinéma.
Donc, une fois les codes endossés, direction la Cinémathèque pour quelques "Perles noires". Rares. Hollywood à vous faire frémir de désir. Car c’est aussi cela, le noir profond : accepter la transgression comme valeur humaine, loin des codes de la bienséance sociale. De ceux de la ville d’en haut.
Ce qui nous rapproche d’ailleurs du Western et de ses valeurs.
Noir c’est noir, et le mental en prend un coup. Un coup de feu, une ombre, la fuite, la résignation, le journaliste, le flic, la bourgeoise hypocrite, la pute au grand cœur. Le mafieux, le lâche, les tricheurs, le politique.
Tout est véreux dans le monde de la cité. L’honorable société n’est pas celle que l’on croit.
Il en faut du courage, voire de la folie, pour arpenter les rues sombres de la ville sans autre avenir que celui de se retrouver face à un flingue. Pourquoi cette balle ? Peu importe, c’est écrit sur l’asphalte.
La cité est affaire sociale comme le triller. Noir, couleur de la dénonciation des pouvoirs.
Eh oui, regardez comme l’actualité fait bien les choses, comme le pouvoir d’imposer à une employée d’hôtel ses désirs parce que l’on se croit définitivement hors d’atteinte. Il est étrange de se croire seigneur dans le néant. Un roman à lui tout seul qui vaut les feuilletons.
Et pourtant ! Cette drôle de situation ne ressemble-t-elle pas à nombre de pages cinématographiques ? Le film noir s’invite jusqu’à la fin du mois de juillet à la Cinémathèque. Le social est au rendez-vous, comme les manques et autres non dits. Le polar a valeur humaine, il est la représentation animale de chacun de nous. A vous de dompter l’archétype qui vous dévore. Une chose est sûre, en tout cas, la programmation proposée a valeur d’héritage. |