Deux nanas : Thao Nguyen, leader d’un groupe de rock là-bas, et Mirah, une miss folk en chemise à carreaux et cheveux secs, ça fait Thao & Mirah. Et ça le fait bien. J’ai lu une chronique de ces deux là, chronique d’un belge culturé, qui se plaît à faire tout un tas de sauts de ce duo à d’autres artistes, et j’ai trouvé ça culturellement riche, tellement chouette, que je ne peux me retenir d’en faire autant.
Il y a donc "du rock de The Get Down Stay Down, de l’écurie K Records, de Merrill Garbus (alias tUnE-yaRds), des Peaches, de l’esprit de Luscious Jackson, de l’infrabasse, du Cocorosie, du Fleetwood Mac et de la montée finale à la Kate Bush". Oui, je sais, ce n’est pas bien de copier, surtout quand on ne sait pas de quoi on parle, mais ne dit-on pas qu’à l’instar de la confiture, la culture s’étale tout aussi bien… Gloire aux geeks de la musique, vous me prouvez que la route est longue et le chemin escarpé pour vous comprendre ! Damned.
A part ça, Thao & Mirah ne m’ont pas accrochée tout de suite. Le dernier titre m’a fait dire "tiens, tiens, recommence pour voir ?", c’était deux voix, un rire, des percussions que j’imagine produites à partir d’une peau de mammouth tendue sur une piscine pleine d’eau colorée en rose, avec plein de clochettes et des ronds de cotons à démaquiller éparpillés sur la bâche, ça ferait ça, et deux voix féminines drôlement bien mêlées. "Squareneck" : je sais pas ce que ça veut dire, mais ça sonne bien dis donc !
J’ai donc cherché partout la pochette, pour trouver le nom de ce fabuleux duo, vu la photo de Thao & Mirah citées plus haut, et repassé l’album. A la deuxième écoute, j’ai repéré les deux univers, doux comme le folk et piquant comme le rock, et toutes les miettes de musique ramassées au hasard de rencontres et d’affinités. Comme la petite voix de "Little cup" qui fait comme des percussions qui tapent pas fort et qui sifflent à la fois, faisant du titre entier une anti-chanson pour la douche, à murmurer pour ne pas le réveiller quand il dort, à susurrer pour le séduire, à chuchoter pour lui dire un énigmatique "when you see me cry, you ask me but I think that, you already know why, I was tearin’up at the sky".
A la troisième écoute, j’ai repéré les cuivres, discrets mais efficaces, ceux qui font danser dans "Rubies and Rocks", virant chez les copains soul-blues. Idem dans "Likable Man", rythmé dans une sorte de lourdeur, de fatigue, et de lassitude, avec la voix des filles qui se répondent et donnent au morceau une fraicheur anti-déprime. A la quatrième écoute, je connaissais toutes les chansons par cœur, du moindre grattement de guitare, de la plus infime percussion, de la voix la plus haute à la plus basse.
Aujourd’hui, à la quatre-vingt-quatorzième écoute, je n’ai toujours pas percé le mystère.
Bref, à partir de deux petits bouts de femmes, quelques collaborations, des idées, voilà un album frais et léger, tout choisi pour l’été, la plage, la détente, le soleil, le repos, le penser à autre chose, la joie de vivre en harmonie et doucement. |