The Pains of Being Pure at Heart est un groupe de rock américain originaire de Brooklyn, fondé en 2007. De toutes les influences dont se réclame le groupe, une seule doit être citée : My Bloody Valentine – mais sans les guitares voluptueuses, ni cette étrange capacité de faire durer, en la triturant adroitement, une onde sonore. Un My Bloody Valentine dépouillé et peu crédible, à tel point qu’on puisse penser qu’il s’agit d’un pastiche, ou d’un hommage au groupe shoegaze de la fin des années 80.
Mais My Bloody Valentine ne se laisse pas imiter impunément : l’influence est en effet imposante. Plus on cherche à copier un style, plus on risque la caricature. Je ne dis pas que The Pains of Being Pure at Heart en est à ce point, mais que ce remake-là reste difficile. Son album Belong manque de consistance, malgré un talent indéniable pour la mélancolie. En fait, ce qu’on aime le plus dans ce disque, c’est sa capacité à nous faire regretter le groupe original : les réminiscences de Loveless (surtout le titre "Too Touch", le plus réussi de l’album), et aussi celles d’une brit-pop passée qu’on a envie de réécouter. Le manque de consistance est surtout un manque de maturité. Les chansons ont un caractère vaporeux : indistinctement, elles accrochent, nous retiennent, pour nous laisser dans un certain manque.
Qu’est-ce qui fait qu’on ne peut s’y intéresser durablement ? Sans doute cette absence de valeur ajoutée, qui serait la signature du groupe. Ce qu’on peut souhaiter à un jeune auditeur passionné par ce groupe, c’est d’aller directement à la source, et puis éventuellement plus tard de revenir au remake pour mesurer l’écart. Finalement l’intérêt de ce genre de groupe est peut-être de nous rappeler qu’il y eut dans le passé des maîtres incontestables, dont la grandeur est éternelle (Ride, les Cure, les Pixies : cela fait sens pour nous, les grands nostalgiques). Evidemment, mon exagération est feinte, mais tout de même, passer dix ans de sa vie avec pour seul disque de chevet Loveless n’est pas rien. The Pains of Being Pure at Heart est là pour me le rappeler, et en cela je lui en suis reconnaissant. |