Soleil à tous les étages, jeunes festivaliers bien décidés à festoyer, artistes en tous genres annoncés ce week-end à Longchamp : pas de doute, l'été est bel et bien là.
Solidays investit pour la 13ème année d'affilée l'Hippodrome, avec pour ambition de récolter un maximum de fonds pour la lutte contre le SIDA. Après des éditions 2009 et 2010 très réussies, Solidays sera-t-il à la hauteur cette année ?
Le temps de monter la tente, c'est avec Klaxons que nous démarrons le festival. Les britons ne font pas dans la demi-mesure et déballent une à une leurs chansons amphétaminées : "Atlantis To Interzone" en entame, "As Above So Below", "Gravity's Rainbow", "Two Recievers". Les titres de l'excellent Myths Of The Near Future (4 ans déjà !) font mouche dès la première note. Ceux du décevant Surfing The Void (2010) restent plus poussifs, à l'exception de "Venusia" et "Echoes" qui reçoivent les faveurs du public. Mais c'est sans commune mesure avec l'accueil réservé à "Golden Skanks" et "It's Not Over Yet" (qui clôt le set), les deux tubes inclassables des anglais. Rien de nouveau, un son bancal, une setlist inégale, mais beaucoup d'énergie et un concert très rock porté par une poignée de chansons ultra efficaces.
Changement d'ambiance radical avec Katerine sur la grande scène (Paris). Le trublion coupeur de son, passé maître dans l'art du chanteur-énervant-négligé-décalé-gratte-poil-incompris ne convaincra pas ses détracteurs, mais propose un spectacle agréable en cette fin d'après-midi. Passées les inévitables "100% V.I.P" et "Au Louxor" reprises en chœur, Katerine oscille entre rengaines quelconques et bonnes surprises. Au premier rang desquelles trône "La Banane", irrésistible hymne au glandage estival.
Cruel dilemne au soleil couchant : Cold War Kids, Yael Naim et Cascadeur sont programmés en même temps. Tant pis pour les deux derniers cités : priorité au rock. Cold War Kids, revenus au beau milieu de l'hiver avec un album ambitieux mais pas complètement réussi (Mine Is Yours), semblent s'orienter doucement mais sûrement vers la musique pour stade. Pour preuve cet album très léché, aux mélodies grosses comme ça, aux guitares inspirées de The Edge et à l'état d'esprit très Kings Of Leon dernière période. Le tableau semble guère réjouissant, mais quelques pépites émaillant l'album relèvent l'ensemble.
Sur scène, les américains restent fidèles à leurs prestations passées : guitares aiguisées, clavier martelé, voix haute perchée, puissante et séduisante. Le groupe privilégie les morceaux du premier et du dernier album. "We Used To Vacation" et surtout "Hang Me Up To Dry", par qui tout a commencé, sont les temps forts d'un concert solide à défaut d'être enthousiasmant. Cerise sur le gâteau : "Bulldozer", superbe ballade et meilleur titre du groupe depuis belle lurette, interprété en fin de set.
AaRON joue ensuite sur la scène Paris. Juste récompense pour les français, auteurs l'an dernier d'un Birds In The Storm très réussi. Si certains anciens titres sonnent un peu creux ou donnent carrément des boutons ("U-Turn (Lili)"), la plupart se révèlent enthousiasmants ("Ludlow", "Rise", "Inner Streets", "Arm Your Eyes"). Sincèrement heureux de voir autant de monde devant eux, le groupe bichonne son public. Preuve qu'AaRON est sur la bonne voie : il parvient à convaincre malgré ses défauts. Et puis avec "Seeds Of Gold", ils tiennent leur chanson parfaite.
La température monte de quelques degrés sous le Dôme : le public, présent l'an dernier ou averti par le bouche-à-oreilles, attend avec impatience Skip The Use. Les Lillois, précédés par une réputation scénique à faire pâlir de jalousie les Hives (toutes proportions gardées), déboulent sur scène devant un parterre chaud bouillant. Le groupe montre rapidement qu'il est à l'unisson avec son public : frénésie funk, énergie rock bouillonnante, frontman survolté, jeu pied au plancher, rythmiques à faire danser les morts. Les nordistes déploient une énergie incroyable. Ça groove à fond sous le Dôme et les spectateurs font corps, finissant le concert dans un état de liquéfaction avancé. Très touché, le chanteur rend un hommage extrêmement émouvant à un de ses amis décédé du SIDA. Sans conteste LE concert de ce vendredi, voire du week-end.
Le collectif mixte The Go ! Team poursuit dans la même atmosphère avec leur musique fun et enthousiasmante. Au menu : 6 musiciens dont 3 filles, beaucoup d'énergie, une musique débridée et dynamique, des refrains accrocheurs et une bonne humeur communicative. Seul défaut : les chansons sont trop répétitives. Visuellement détonnants, portés par une chanteuse sur ressorts, The Go ! Team ne déçoit pas.
Tout le contraire de Mark Ronson qui, accompagné par son groupe (The Business Intl) dans un décor à mi-chemin entre les White Stripes et Star Trek, nous fait subir un horrible premier quart d'heure. Sons synthés 80's abhorrés et compositions vides : c'est un bide total. On attend mieux du producteur vedette (Amy Winehouse, Robbie Williams, Kaiser Chiefs et Lily Allen entre autres). La machine se remet doucement en marche et la seconde partie du concert permet de ne pas partir sur une note trop négative ("Valerie", "Oh My God", "Bang Bang Bang"). Hercules & Love Affair ponctue la soirée par un set correct mais décevant. Sympa à voir visuellement (garçons déguisés en filles), mais répétitif et un peu mou.
|