Comédie de Jérôme Paquatte et Jean-Marc Magnoni, mise en scène de de Patrick Rouet, avec Douceline Derréal et Floriane Muller.
En annonçant une comédie sexy et rurale, Jérôme Paquatte et Jean-Marc Magnoni, les auteurs de "Un canard en hiver", cernent parfaitement leur propos et l'intrigue : une comédie divertissante à deux personnages que tout oppose.
Elle met en présence, pour le meilleur et pour le rire, deux archétypes féminins venant de deux planètes différentes : la jolie bimbo blonde urbaine, sexy, branchée (elle connaît Patrick Bruel et est membre du très fermé Club Tip Top Tape-à-l'oeil), libérée dans une vacuité insondable, et la petite brune, moche, complexée, au point d'être recalée au casting de "Un amour dans le pré", dont la vie sentimentale et sexuelle est aussi abandonnée que sa
ferme au fin fond de la France profonde où elle élève des canards à foie gras.
Suite à un accident automobile, la première, dont le nom, Pamela Monroe, suffit comme carte de visite, déboule un soir d'hiver chez Josette Susette, nom qui, là encore, laisse entrevoir le profil de la dame. Autant dire que le choc des contraires, en l'espèce des extrêmes, est rude, croustillant et révélateur. Car cette comédie bien boutiquée, qui ne se limite pas au simple exercice caricatural pour rire à bon compte, s'avère moins légère qu'il n'y paraît en remettant un peu les pendules à l'heure.
Patrick Rouet use d'une mise en scène tonique tout en évitant de verser dans les effets trop appuyés du café-théâtre. Les deux comédiennes sont au taquet et usent avec discernement des traits parodiques de leur personnage.
Floriane Muller, blonde aux yeux bleus, taille mannequin et plastique de rêve mais également vraie nature comique, et Douceline Derréal, brune aux yeux verts, tout aussi jolie, mais travestie en vilain petit canard petite fille de Madeleine Proust, et non moins drôle, sont épatantes. |