Ce qui m'a toujours posé problème avec le shoegaze gaze gaze, c'est la reverbe verbe verbe. Pourtant, The Raveonettes font partie de ces groupes noisy pop dont l'inspiration raisonne bien plus que la respiration. C'est donc avec joie que nous accueillons Raven in the grave, ce nouvel opus annoncé comme leur chef-d'oeuvre selon l'Etiquette sur le CD.
Et cela m'a bien effrayé sur le coup, je me suis dit que cet autocollant n'était pas là pour rien, que cela cachait forcément quelque chose.
Je me suis alors rappelé cette publicité pour une glace au chewing-gum :
- "Mais qu'est ce que c'est ?"
- "Une glace au Malabar !"
- "Et qu'est-ce que ça cache ?"
- "Ca cache un Malabar !"
Et la première écoute me confirma bien trop ce sentiment, et me confirma surtout que ce disque était le penchant musical de la glace au chewing-gum. Que c'était mal barré en sommes. Comment un groupe aussi inspiré que les Raveonettes à leur début ait pu produire un disque aussi mou et impersonnel que ce disque ?
Pourtant, "Recharge & Revolt", le premier morceau du disque, est jubilatoire avec ses sonorités fuzz. Et cela va de plus belle avec le très bon "War in heaven" et son hypnotique arpège de guitare à en faire régner la paix en enfer.
Mais il aurait mieux fallu en rester là, et sortir un brillant 45 tours, plutôt que d'infliger la soupe que le groupe propose par la suite à son public. Des morceaux comme "Apparitions" sont nuls et sonnent comme une mauvaise intro d'un mauvais tube de Linkin Park.
Puis le groupe semble se contenter de singer The Cures, d'abord des années 80 avec "Ignite", qui sonne vraiment comme une reprise de "Just like heaven" ou de "Friday I'm in love" par un groupe torché le soir de la fête de la musique, puis de "Seventeen Seconds" avec le titre "Evil Seeds", et son intro rappelant bien trop "The final sound", avant d'évoluer en sorte de "Coma White" de Marilyn Manson. Parlons-en d'ailleurs, car ce disque se résume au final à n'être qu'une version ratée de tout ce que Marilyn Manson avait réussi avec le sous-estimé Mechanical Animals, et qui était un hommage indus/noise à des influences bien plus pop/glam comme Eno ou Bowie mais dans leurs périodes berlinoises.
Le disque se termine sur "My time's up", morceau soporifique à l'image du reste.
Que ce disque soit bâclé est une chose, mais quand même il faut se rendre à l'évidence, celle qui fait peur, puisque les groupes de nos jours semblent de plus en plus se reposer sur des lauriers inexistants en produisant des disques de qualité de plus en plus mauvaise.
Le décès d'Amy Winehouse est donc d'autant plus rageant... Portons alors nos espoirs sur le génial Kurt Vile qui, avec le morceau "Society is my friend" sur Smoke Ring Of My Halo, a réussi le pari de faire une synthèse de tout ce qui s'est fait de mieux en 20 ans de Psyché/Shoegaze/New Wave.
Laissons tout de même une dernière chance aux Raveonettes avec leur prochain opus.
Mais bon... |