Le livre de Jean-Jacques Bonvin est d’une écriture moderne, comprenez qu’elle renvoie aux grandes heures du magazine "Rolling Stone" . Journal, cher aux groupes californiens dont les guitares du Gratiful Dead vibrent encore dans leurs révoltes.
Cette modernité, aujourd’hui dissoute dans le magma informe des idées sans avenir, nous la retrouvons dans l’écrire de JJB.
Lire ce bouquin c’est aller à la rencontre de quatre garnements qui ne sont pas de Liverpool mais de l’Amérique. Ados de l’après-guerre et déjà dans le sens de l’histoire dont ils auront du mal à percevoir l’entière mouvance.
Jack Kerouac, William Burroughs, Neal Cassady, Allen Ginsberg rentreront en résistances Beat. Mouvement par lequel une génération réveillera ses convictions. Loin de croire à un acte isolé de quelques poètes perdus, ces quatre là, seront de la partie. Clochards célestes, ils écriront chacun une parcelle de l’aventure Beat.
Au rythme des rock, du jazz, du folk, des voitures, du train, d’itinéraires souvent bis, ils sillonneront les iles vierges d’un monde que l’on croyait définitif. L’explosion sera brutale et incompréhensible pour beaucoup. Avoir TOUT, ne suffit pas, Le RIEN devient indispensable pour se purifier, se savoir autre, différent surtout. Oser construire soi-même le monde dans lequel on a envie de vivre.
L’esprit Beat, est là. Présent dans ce monde sans vie. "La France s’ennuie" disait un ministre inconnu en Mars 68. Aujourd’hui le monde est fatigué de se faire avoir. Comme il est contemporain le cheminement de la Beat Génération. JJB sait de quoi il parle, le ressentir se lit entre les lignes. Cette sensation que rien n’est perdu, que l’on doit tout aux poètes et rien aux politiques qui les utilisent pour s’affranchir de leurs manières incultes.
Lire ce livre et ouvrir les vannes. Si on y côtoie la mort, c’est le souffle de la liberté qui nous propulse le Verbe. Les murs sont reconstruits, et l’obscurantisme même la danse.
Les mots de Jack, William, Neal, Allen sont des verbes en résistances, matrice de la révolution.
Il est temps d’armées vos guitares. "Ballast" de Jean-Jacques Bonvin nous y aide. |