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Marien Defalvard  (Editions Grasset)  août 2011

A chaque rentrée littéraire, les journalistes culturels plus spécifiquement attachés aux livres cherchent avidement dans la catégorie "premier roman" la jeune pousse qui assurera la relève des génies littéraires des siècles passés ce qui entraîne souvent des engouements qui ne passent guère le cap du premier opus.

Pour 2011, Marien Defalvard, jeune brun ténébreux de 19 ans à l'allure néo-romantique et au prénom ambigu, semble déjà émerger avec "Du temps qu'on existait" s'inscrivant sur la liste des prétendants au titre, le coup d'envoi ayant été donné par Jérôme Garcin qui loue "une prose somptueuse et maniérée" et "un gâteau trop riche d'où déborde un talent fou, crémeux, irrépressible".

Fort de près de 400 pages, ce roman, qui initialement en aurait compté plus de mille si Charles Dantzig, lui-même écrivain, éditeur chez Grasset, n'était venu tempérer l'ardeur de la fougue plumitive d'un jeune auteur qui connaît ses classiques, est celui des divagations rétrospectives d'un narrateur, fils d'une bonne famille de la grande bourgeoisie, venu trop tard dans un monde trop vieux (1er indice), atteint d'une irrépressible mélancolie qu'il traîne le long de ses pérégrinations géographico-touristiques hexagonales.

A quatorze ans, encore dans une période d'enfance heureuse dans un milieu aisé et privilégié passée dans la propriété de Sacierges (2ème indice), le narrateur se trouve confronté, par la mort de l'autre, à l'existence de la mort et donc à la finitude de la vie et de la sienne en particulier, ce dont il ne se relèvera pas : "Quand j'ai compris que j'allais, moi aussi, participer comme tout le monde à la grande histoire du roman de la mort, les mousquetons ont lâché, j'ai été projeté dans le vide".

Rien, pas même l'amour ("J'avais cru que l'amour serait une comptine régulière, entêtante, sirupeuse, qu'on ne se lasserait jamais d'écouter... c'est devenu une rengaine... qui tourne en rond") ne peut le distraire d'un processus inexorable de déréliction qui le plonge autant dans l'ennui ("Eros était un peu mieux que la moyenne des jours ; rien à voir avec les folies que je connaissais pourtant, plus vagueux mais limpide, funambule au milieu de l'ennui, de l'inévitable ennui" 3ème indice) que le dégoût et la misanthropie ("Je trouvais que les gens étaient de plus en plus bêtes, les années de plus en plus caduques, et j'étais parmi ça comme un dinosaure maussade").

Et puis parfois, de relatives apaisantes bulles mnésiques ("Où il ne reste plus, à l'instant mourant du soleil, dans votre lit sans plus d'envie, sans plus d'énergie, que le passé, embelli par la laideur du présent, par la force du temps, par la splendeur du souvenir" re-1er indice).

Marien Defalvard raconte l'itinéraire d'une vie vaine marquée par le vide, un aquabonisme stérile favorisé par une oisiveté induite par l'absence de contraintes matérielles et l'absence de tout affect autre que l'auto-contemplation complaisante ("T toute ma vie, j'ai traversé des paysages intérieurs") qui ne parviennent pas à capter l'attention du lecteur sur la longueur. Il y manque de la chair et du sang, de l'incarnation. Difficile de raconter la vie quand on a soi-même rien vécu encore.

Certes, il a le style foisonnant mais, du mal du siècle du page éternel à la madeleine proustienne en passant par le speen baudelairien, il creuse de manière patente dans un sillon trop étroit et trop balisé.

 

MM         
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# 1er décembre 2024 : de quoi se réchauffer

En attendant l'avant-dernière Mare aux Grenouilles de l'année le 6 décembre, voici notre sélection culturelle de la semaine.

Du côté de la musique :

"Cartoon Darkness" de Amyl and The Sniffers
"Day After Day" de Cy
"Reboot" de Harun
"Hydropath" de Isil Bengi
"Dummy light in the chaos" de Montañita
"O Days" de NLF3
"Nouveau Ministère" de Planterose
"Silence the night" de Sang Froid
"Drag N'Fly" de The Dynamics

et toujours :
"Secte" de 1=0
"Country" de Baptiste W Hamon
"French Manhattan" de L'Ambulancier
"Après le déluge (et autres illuminations d'A. Rimbaud)" de Les Enfants d'Icare
"Mégaphenix" de Mustang
"The good kind" de Our Girl
"Come ahead" de Primal Scream
"The day lady Rachel died" de Sacha Gordon & The Weird Orchestra
Interview de Sophie Darly autour de son album "Slow down fast"
Nouvel épisode "L'enfance - Partie 2" de la nouvelle saison du Morceau Caché !

Au théâtre :

"After Show" au Théâtre du Rond-Point
"For Gods Only" au Théâtre du Rond-Point
"Tu connais la chanson ?" au Théâtre Le Funambule
"Yvonne ou ma génération Y" au Théâtre La Flèche

et toujours :
"Dialogues de bêtes" au Théâtre Le Lucernaire
"Body concert" au Théâtre du Rond-Point
"Iphigénie à Splott" au Centre Wallonie-Bruxelles
"Psychodrame" au Théâtre de Suresnes Jean Vilar
"Tribu Nougaro" au Théâtre Hébertot
"La chute de la maison Usher" au Théâtre Darius Milhaud

"n degrés de liberté" au Théâtre de Belleville
"Lumière !" au Théâtre Le Lucernaire
"Pauvre bitos ou le diner de tête" au Théâtre Hébertot

des reprises :
(des pièces déjà chroniquées qui reviennent à l'affiche, atttention, parfois c'est dans un théâtre différent)
"L'Art d'être bête" au Théâtre de Poche Montparnasse
"Toutes les choses géniales" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"Comment va le monde ?" à Théâtre Essaïon
"66 jours" à La Scala
"Intra Muros" à La Pépinière Théâtre
"Des ombres et des armes" à La Manufacture des Abbesses
"Changer l'eau des fleurs" au Théâtre Lepic
"Je m'appelle Erik Satie comme tout le monde" au Théâtre Le Funambule Montmartre

Du côté de la lecture :

"Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes" de Jean Lopez, Nicolas Aubin & Benoist Bihan
"Ecrits sur le cinéma" de Pauline Kael
"L'héritière" de Gabriel Bergmoser
et toujours :
"De cendres et de flammes" de Kate Mosse
"Histoires de la seconde guerre mondiale" de Jean Lopez & Olivier Wieworka"Dernier meutre au bout du monde" de Stuart Turton
"Sparte contre Athènes" de Manuel Rodrigues de Oliveira

Un peu de jeux vidéo :

"Exographer" de SciFunGames

Aller au cinéma ou regarder un bon film :

"Slow Pulse Boys, the story of And Also The Trees de Sébastien Faits-Divers & Alexandre François
"Au Boulot !" de Gilles Perret et François Ruffin
"Le repli" de Joseph Paris
"Rivière" de Hugues Hariche
"Les oubliés de l'amérique" et autres films de Sean Baker
"Terrifier 3" de Damien Leone
"Papa est en voyage d'affaires" de Emir Kusturica

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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