Retour sur la dernière nuit de l'édition 2011.
Lou Di Franco... ou la Sardaigne incarnée
D'où sort cette petite brunette toute de rouge vêtue ? De Sardaigne, paraît-il. De son petit corps mouvant, de sa voix sûre mais délicate, elle tire sensualité, douceur et émotion. Sur des tons pop, swing, nu-jazz, la belle et ses acolytes nous proposent de bonnes compositions, une reprise de Paolo Conte, un chant révolutionnaire sarde, et beaucoup, beaucoup de talent à revendre. Pour ceux qui veulent la croiser, sachez que Lou Di Franco assurera la première partie d'Yves Jamait à partir de la rentrée prochaine.
Carmen Maria Vega... ou le diable sorte de sa boîte (à musique)
On peut dire que Carmen Maria Vega sait mettre les pieds dans le plat. Elle fouette le sol du fil reptilien et soumis de son micro, lâche les jurons sans se faire prier, ricane, jette sa bouteille d'eau avec désinvolture... mais chante avec une classe et une puissance inégalées.
Corps nerveux, tendu, moulé de noir, monté sur talons et sur ressort, Carmen Maria Vega, si elle sait se faire Piaf post-moderne quand il s'agit d'amour, présente, dans ses nouveaux morceaux, un engagement pur, mais surtout dur – pour preuve, le titre "Qu'est-ce qu'ils sont cons".
Provocante, mais jamais méprisante ni arrogante, elle sait parler à son public "mixte" – lire : plutôt âgé, et clairement assis.
Elle sait aussi le faire lever, le faire rire, car la petite peste de la chanson française, qui terminera son set en soutien-gorge, est aussi excellente comédienne. Certes, elle fait partie depuis longtemps de mes artistes français favoris -– son live prêchait donc une convertie devenue, depuis lors, prosélyte –, mais son engagement, ses textes, son "rock'n'roll", la qualité de ses musiciens ne trompent pas : Carmen Maria Vega est assurément à découvrir, à écouter, à promouvoir.
Maurane, Linx, Ceccarelli... ou comment finir la Nuit en beauté
La programmation de ces Nuits Peplum se termine avec audace. On y trouve un nom qui semble un peu désuet, Maurane, et des inconnus à sa suite – qui composent pourtant, nous dit-on, la fine fleur du jazz français. La scène se tamise, le public se rapproche : Ceccarelli le batteur, Pierre-Alain Goualch le pianiste et Diego Humbert le contrebassiste ouvrent le bal.
Plus tard, Linx le chanteur, et Maurane, le mythe, entreront successivement sur scène. L'enjeu de cette formation éphémère est de taille : rendre hommage, le temps d'un été, à un certain Claude Nougaro. Il s'agit de "jazzifier" ses chansons, secouer sa mémoire, à la demande de sa veuve. Le tour est joué, et le compte est bon. In fine, avouons-le, la voix de Maurane aura su nous faire frissonner : preuve que les grandes voix des grandes dames sont éternelles et que leur émotion se passe de toute actualité. |