La jeune fille sage, aux airs un peu rebelles et très arty reste une valeur sûre. Une fragilité à fleur de peau, un physique agréable et une vision de la vie pessimiste et romantique, un piano et une voix qui résume l'ensemble et voilà poindre des Bat for Lashes ou des Prince Miiaou.
Lauren Doss se situe un peu entre ces deux là justement avec son premier album Living With Ants.
A grands coups de piano, d'arrangements agréables de cordes, Living With Ants fait néanmoins dans la délicatesse, sans jamais atteindre le "too Much" et la surenchère musicale et verbale que l'on peut trouver chez Björk par exemple ou quelques unes de ses disciples.
Pour autant, on ne verse pas non plus dans une folk chiante. Tout ici est dans la rondeur, la douceur, même si un peu d'amertume ajoute le piquant nécessaire ça et là.
Il y a un côté Kate Bush aussi, dans certaines intonnations d'une voix qui n'a rien de spectaculaire de prime abord mais qui en connaît un rayon dans l'art de toucher et d'émouvoir. Pourtant, rarement mis en avant, le chant s'impose rapidement comme l'image de marque de la demoiselle.
Pas grand chose à dire en définitif sur ses ballades intemporelles si ce n'est que le charme de Mechanical Bride agit comme un aimant. L'air de rien, d'écoutes en écoutes, ces mélodies qui paraissent bien innocentes s'emparent de nous.
Rien de mécanique pourtant, car c'est bien l'affect qui prend le dessus dans cet album, inutile autant qu'indispensable. Parce que le vague à l'âme, c'est beau.
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