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Martin Quenehen  (Editions Grasset)  août 2011

C’est devenu un rituel : chaque année, un ou deux professeurs de banlieue publient le récit de leur quotidien dans leur établissement scolaire. Visiblement, le sujet intéresse : l’éducation nationale attise la curiosité de ses anciens élèves.

Ce mois-ci, c’est Martin Quenehen qui s’y essaie avec Jours tranquilles d’un prof de banlieue qui paraît chez Grasset. En apercevant la couverture, on a déjà un mauvais pressentiment : canette jaune sur fond blanc, écriture noire imitant des mots écrits grossièrement à la peinture… Cela fait un peu bâclé et on espère que le contenu sera moins succinct que cette présentation.

Le livre commence sept jours avant de la fin de l’année scolaire. Une canette tombe aux pieds de "Quentin", prof d’histoire-géographie dans un lycée de banlieue et c’est, pour lui, le début d’une grande remise en question de son activité professionnelle. Sept ans dans l’enseignement, sept jours de réflexion… sept jours pour recréer son monde ? En 184 pages (petit format et gros caractères), il évoque donc son univers avec un vocabulaire riche en formules acerbes et méprisantes, un humour sarcastique (voire noir) et un parti pris de prof désabusé, lui qui n’a pourtant en fait jamais connu les illusions souvent inhérentes à l’exercice de ce métier.

Et c’est bien là que le bât blesse : ainsi qu’il le dit lui-même, il n’est devenu prof que parce que cela lui semblait la continuité logique de ses études d’histoire. Or enseigner reste quand même une profession particulière, qui n’est pas forcément une vocation certes, mais qui nécessite un désir bien réel d’instruire et parfois d’éduquer. Sans cette envie, on se retrouve comme Quentin à râler pêle-mêle contre les collègues, les élèves, l’institution, le ministre, les partenaires éducatifs, l’architecture des banlieues, etc.

Difficile de trouver dans ce livre une pensée positive, excepté lorsque notre schtroumpf grincheux se fait remercier par une élève, heureuse d’avoir assisté à ses cours. Alors là, on a enfin droit à une jolie page d’humour tendre envers cette jeune fille, à un peu de soleil dans ce récit sinistre qui nous offre tant de récriminations. Personne n’y échappe : les profs sont englués dans leur petite existence de fonctionnaires de classe moyenne, les élèves sont évidemment fans de télé-réalité et du banditisme, les proviseurs sont incompétents. Comme les suppressions de postes et de matières sont également critiquées, que l’on soit de gauche ou de droite, il n’y a pas de jaloux ! Et tant pis si tant de caricatures frôlent le ridicule…

Jours tranquilles d’un prof de banlieue est donc assez pénible à lire autant par sa forme que pour son fond. Quentin n’aime pas son métier, Quentin n’aime pas la banlieue, Quentin n’aime pas les longs trajets de RER, Quentin n’aime pas ses collègues… Et il en écrit un livre. Qui devient forcément vite lassant, malgré l’emploi répété d’un ton sarcastique qui se veut certainement drôle. Le lecteur n’attend plus, dès la trentième page, que le dénouement prévisible et inévitable… Une copie décevante donc mais qui a cependant le mérite de rappeler une vérité qu’une majorité de la population a tendance à oublier : même si nous avons tous côtoyé les bancs de l’école, même si nous avons presque tous joué au maître ou à la maîtresse, n’est pas enseignant qui veut.

 

Nathalie Clément         
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