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Lars von Trier  (août 2011) 

Réalisé par Lars von Trier. France/Danemark/Suède/Allemagne. Drame. Durée : 2h10 (Sortie le 10 août 2011). Avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, John Hurt, Kiefer Sutherland, Udo Kier, John Hurt et Charlotte Rampling.

On se souvient qu’au dernier Festival de Cannes, Lars von Trier a fait du ramdam en affirmant, en conférence de presse, qu’il admirait Adolf Hitler. Illico, le provocateur a été déclaré persona non grata sur la Croisette et les Festivaliers se lamentèrent grave sur l’inconduite de ce mauvais garnement qui lui coûtait, à coup sûr, une deuxième Palme d’or tant "Melancholia" était un chef d’oeuvre.

Heureusement, la blondeur absolue de Kirsten Dunst sauvait l’honneur du déshonneur en obtenant le prix d’interprétation de la blonde absolue. Quelques mois après cet épiphénomène festivalier, en découvrant "Melancholia", ce n’est pas Lars von Trier qu’il faut blâmer mais la critique qui a persisté à séparer l’oeuvre de son auteur et qui n’a pas décelé la cohérence entre les propos du réalisateur et l’esprit de son film.

Heureusement, Froggy Delight est là pour sauver à son tour l’honneur d’une critique tête de linotte qui n’a pa "vu" que si "Melancholia peut être qualifié de "grand film", il faut ajouter aussitôt "nazi" à "grand film". Car Lars von Trier n’a pas trompé son monde en vantant le chancelier allemand apôtre du nihilisme et de l’horreur : son film en est une démonstration carrément abjecte.

Et nous pesons nos mots ! Amateur de métaphores et de symboles qui nourrissent son cinéma virtuose et maniérée, vain et vil, Lars von Trier n’y va pas par quatre chemins idéologiques.

En deux longues parties, il dénonce d’abord la société occidentale chrétienne symbolisée par le rituel d’un mariage dans la haute société bourgeoise pour ensuite vanter le chaos final dont se réjouit la jeune femme blonde antichrétienne aux dons surnaturels, tout ça évidemment sur cette musique wagnérienne qu’aimait tant qui vous savez.

Justine , cette "surfemme" au prénom sadien, annonce la fin du monde en passant son temps à prendre des bains pour se purifier dans sa robe de mariée-vierge qui se refuse à son époux idéal-idéaliste parangon des valeurs occidentales pour se donner finalement au premier venu - un rustre du bois dont on fait les reîtres ou les SS. . Au passage, seront condamnés la compassion incarnée par Claire, la sœur chrétienne, et le progrès chanté par le mari humaniste de Claire.

Pour le peu finaud Lars On Trier, la vie est un insupportable golf à 19 trous, le dix-neuvième trou étant sans doute ce qu’on imagine puisque c’est là, dans un bunker (tiens, tiens !) qu’elle se donne trivialement à la petite frappe sans qualités.

La question qui se pose n’est pas de démontrer que Lars von Trier a franchi la ligne de l’idéologie fasciste, puisque depuis "Element of Crime" et "Europa" le Danois surdoué n’a jamais varié d’un iota antihumaniste et fournit des preuves constantes de sa noire pensée, mais d’essayer de comprendre pourquoi la critique se refuse à cette lecture. Et pourtant, von Trier s’amuse, consciemment ou pas, à donner de quoi bien le lire.

Dans "Melancholia", une scène est éclairante. Justine, fuyant un instant son trop parfait mariage, se réfugie dans la bibliothèque du château où sont exposés des livres d’art ouverts aux pages de l’art abstrait On y découvre des Kandinsky, des Malevitch et autres Mondrian... Et que fait notre héroïne, apparemment sans penser à mal ? Elle leur substitue d’autres livres et remplace tous ces tableaux que les nazis qualifiaient d’art dégénéré par des Caravage, des Bruegel ou des préraphaélites anglais, tableaux qu’aimaient s’accaparer le gros Goering...

Si l’on osait, on irait plus loin... Allons, osons ! Justine a un cheval... qui s’appelle Abraham.... Sa sœur dit incidemment qu’elle a été la seule à pouvoir le dresser. Dans une scène précédant le néant final, elle n’hésite d’ailleurs pas à le frapper violemment... Qu’insinue donc ce bon Lars en faisant de cette blonde germanique quelqu’un qui maltraite Abraham ?

Ceux qui iront vérifier nos dires découvriront aussi cette scène "kitsch" où la belle Kirsten Dunst est nue dans la forêt montrant son athlétique constitution "aryenne". On suppose qu’elle s’est baignée ou qu’elle s’apprête à le faire dans une lumière verdo-bleuâtre filtrée et dans une attitude qu’auraient aimé saisir les peintres en bâtiments de l’art pompier hitlérien... Brouh...

Que les inconscients qui s’attendent au chef d’oeuvre vanté par les experts en cinéma se préparent au pire qui est sur l’écran. "Mélancholia" n’est pas un monument pour mélancoliques mais un bréviaire qui ravira les bas instincts des plus extrémistes d’entre nous. À l’heure où leurs idées progressent partout en Europe, il serait temps que Lars von Trier soit pris au sérieux plus pour ce qu’il n’a pas cessé de montrer que pour ce qu’il a avoué un jour de beuverie cannoise.

 

Philippe Person         
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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
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