De part ses choix artistiques très précis et audacieux, Constellation s'est vite imposé comme l'un des labels les plus importants et regardés de la musique actuelle. L'on pense notamment à des groupes comme Godspeed you ! Black Emperor et Tindersticks ou à des artistes comme Vic Chesnutt, Eric Chenaux ou plus récemment Mantana Roberts (dont on recommande plus que vivement le dernier album).

Parmi les dernières découvertes mémorables, il y a bien évidemment Colin Stetson (le Jimi Hendrix du saxophone), qui apparait sur ce premier album d'Esmerine en 6 ans.

Mais qui se cache donc derrière ce nom mystérieux ? Il s'agit en fait du projet créé par Bruce Cawdron, le percussioniste de GY!BE avec Rebecca Foon, la violoncelliste de Thee Silver Mt. Zion. Mais auxquels se sont ajoutés l'harpiste Sarah Page et Andrew Barr, un autre percussioniste.

Le disque est très ambient, voire atmosphérique et permet de se reposer l'esprit sans encombre. L'instrument de chacun a véritablement sa place au sein du disque et le mix permet de se perdre parmi les différentes prises, harmonisant avec brio l'ensemble des pièces musicales présentées. On reprochera néanmoins l'abus de balafon, qui n'était pas nécessaire et noie parfois l'ensemble sans arcimonie.

Patrick Watson prête sa voix sur 3 morceaux qui se marie parfaitement bien avec le quatuor et rappelle au niveau du timbre, celui d'un early Jimmy Sommerville. Aussi, l'on retrouve la regrettée Lhasa de Sela, qui nous a quittés l'année dernière, au chant sur le dernier morceau, "Fish On Land".

Ce titre s'impose alors de lui-même comme le morceau le plus triste de l'album (un peu comme le fut le célèbre et prémonitoire "Buried Alive in the Blues" de Janis Joplin, qui était le seul morceau instrumental de Pearl puisque la diva est décédée avant d'enregistrer les paroles) et conclut en beauté un disque autant inspiré qu'inspirant, donnant l'irrémédiable envie de se plonger dans la discographie de chacun des membres présentés ci dessus.