En terme de disques majeurs de l'histoire de la musique, le titre de ce nouvel opus de Death In Vegas rappelle un album enregistré par Kraftwerk en 1976. Et la démarche est plutôt logique car Richard Fearless, leader du groupe, a toujours revendiqué son amour pour des références et des sonorités résolument Kraut (pour ceux du fond : abréviation du mot Krautrock qui, traduit de l'allemand, donne "Rock Choucroute "!).
On pense à Kraftwerk donc (un morceau comme "Medication" ne trompe pas), sûrement à Can (mais plus sur les anciennnes productions), à Neu ! (sur les montées rythmiques à la fois puissantes et nerveuses sur "Black Hole" avant de se calmer progressivement en decrescendo) et forcément à Tangerine Dream période "Atem" (sur les longues plages ambient).
Mais ce n'est bien évidemment pas tout, la transition entre "Silver Time Machine" et "Black Hole" rappelle le "Battle of Evermore" de Led Zeppelin. Du côté industriel on pense aussi à Throbbing Gristle. Alors tout cela est formidable, mais n'est pas pour autant plagié, Fearless s'amuse avec toutes ses influences et crée une substance sonore proche du magma en fusion dans un laboratoire futuriste de la station Ceres, qui serait une excellente bande son pour Samus Aran dans son combat sur la planéte Zebes. Car au final il s'agit ici, parfois, de musique atonale.
En revanche, on ne peut que conseiller aux auditeurs attentifs et mélomane de privilégier l'écoute du vinyle à celle du Cd, qui ne bénéficie pas de la même playlist, que cela soit dans l'ordre ou pour le choix des chansons, qui donne un ensemble bien plus cohérent à la bête.
Grand disque. |