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Jean-Jacques Jauffret  octobre 2011

Réalisé par Jean-Jacques Jauffret. France. Drame. Durée : 1h32 (Sortie le 12 octobre 2011) Avec Adèle Haenel, Ulysse Grosjean, Yves Ruellan et Sylvie Lachat.

Le cinéma c’est du mystère, toujours du mystère. Souvent on aime-on n’aime pas dans la même seconde et aux termes des 5 400 qui constituent habituellement un film, on ne sait pas trop si le pile l’emporte sur le face.

Sauf peut-être quand on doit attribuer des étoiles ou donner un prix au film qu’on vient de voir, quand on veut complaire à ses compagnons de projection et que l’on se contente de répéter le jugement des critiques que l’on paraphrase.

"Après le Sud" appartient au genre des films qui laissent perplexe. On apprécie d’abord sa construction très rigoureuse, avec un récit vu sur plusieurs angles qui se correspondent ou pas et dont les pièces, comme dans tout puzzle, finissent par s’ajuster pour aboutir à la tragédie finale.

Puis, on s’interroge sur l’intérêt de cette construction très formalisée et très formatée. N’est-ce pas un moyen de surligner et d’étirer un propos parfois autant anecdotique que répétitif ?

Reviennent en tête des films casse-pieds dont "Vers le Sud"s’inspireraient et l’on s’en veut de penser par exemple à ces "Petits arrangements avec la mort" de triste mémoire et de Pascale Ferran...

Une fois passé l’obstacle de la forme, on soulignera combien les histoires sont bien racontées, comment elles contiennent des moments singuliers qui retiennent vraiment l’attention, tel le "martyr de l’obèse" subie par Sylvie Lachat ou la fouille humiliante d’Yves Ruellan par les vigiles du supermarché. Méticuleux jusqu’à la maniaquerie, Jean-Jacques Jauffret parsème ses récits de petits détails qui intriguent et fatiguent à la fois.

Si l’on est déjà en plein agacement, on se lassera plus encore à suivre ses personnages quasi-mutiques dont le silence est simplement contrecarré par quelques marmonnements ou entrecoupé de phrases toutes faites. Pourtant, les quatre personnages qui s’entrecroisent sont bien campés et suscitent de l’intérêt, même si parmi eux, on retrouve Adèle Haenel, la jeune héroïne de "La Naissance des Pieuvres" de Céline Sciamma.

Car Jean-Jacques Jauffret partage avec la réalisatrice de "Tomboy", cette manière de brider ses acteurs, de les empêcher de sortir de leurs partitions trop écrites au risque d’échapper au crédible et au naturel. Comme "Tomboy", "Après le Sud" devrait malgré tout recevoir les gros louanges des partisans d’un cinéma cérébral et froid, qui, hélas, ne flirte jamais avec les codes bressoniens.

Même si Adèle Haenel a quelque chose des héroïnes de Bresson, et l’on pense à Marika Greene dans "Pickpocket", elle semble cantonnée dans un registre où l’on ne rigole pas sans pour cela gagner une chance de transcendance ou de cette grâce qui touche les douces créatures du maître.

Les réticents trouveront que le film est trop charpenté, trop bien écrit, sans la moindre aspérité porté qu’il est par une ambition mal cachée d’être reconnu en tant que "grand film". Les autres lui reconnaîtront le statut qu’il souhaite qu’on lui reconnaisse : celui de vrai film indépendant art et essai. Ils y puiseront sans doute le plaisir de revoir sur un écran une espèce de cinéma plus en voie de disparition que d’apparition.

Qu’on se range finalement dans un camp ou dans un autre, ou dans aucun, on ne regrettera pas les 5520 secondes que l’on accordera au premier film de Jean-Jacques Jauffret. S’il comprend qu’il faut mettre un peu de mou dans sa caméra-gâchette, une petite pincée d’humour dans son écriture et qu’il doit également desserrer les chaînes qui entravent ses comédiens, il devrait refaire parler de lui autrement qu’à pile ou face.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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