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Nicolas Winding Refn  octobre 2011

Réalisé par Nicolas Winding Refn. Etats Unis. Action. Durée : 1h40 (Sortie le 5 octobre 2011). Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac, Ron Perlman et Christine Hendricks.

Si, hélas, vous aimez les coquilles creuses de Martin Scorsese prétextes à une esthétique de la violence gratuite, si, hélas, vous vous divertissez devant les débiles mentaux des films des Frères Coen, si, hélas, vous préférez la trivialité des derniers Cronenberg à l’étrangeté de ses premières cœurs, si, hélas, vous considérez que David Fincher, Zack Snyder, Daron Aronofsky, Paul Thomas Anderson et James Gray sont les grands noms du cinéma américain moderne, il n’y a pas l’ombre d’un doute : vous allez vous régaler devant "Drive", le nouveau film du Danois Nicolas Winding Refn.

Auteur dans son pays de la série "Pusher", le voilà, depuis "Bronson", plongé dans le grand bain international et promis sans doute à jouer les premiers rôles dans la classe cinématographique, comme le prouve son Prix de la mise en scène pour "Drive" au dernier Festival de Cannes

Car cette attribution, loin d’être le fruit des circonstances cannoises, atteste qu’il a été coopté dans le petit cercle des cinéastes qui sont considérés comme des metteurs en scène en alignant quelques plans vaguement mystérieux suivis d’un peu d’esbroufe filmique, le tout enrobé dans un papier cadeau soigneusement choisi.

Ici, en l’occurrence, Nicolas Winding Refn filme avec une fluiditéléchée des scènes de poursuites automobiles. Là où d’ordinaire, les tenants de l’école "Fast and Furious" se croient obligés d’être d’une nervosité extrême et de transformer leurs films en clips frénétiques quand les moteurs vrombissent, le réalisateur danois, lui, reste cool, joue sur la lenteur plutôt que sur la vitesse, reste sur le visage niais de Ryan Gosling totalement épanoui quand il appuie sur le champignon ou freine soudainement.

Est-ce pour autant de la "vraie" mise en scène ? Pour gagner définitivement ses galons, Nicolas Winding Refn s’attarde à filmer des couloirs, des personnages sur des canapés, se risque parfois à des ralentis sur images afin de préparer, en contrepoint, de courtes scènes horriblement violentes et moralement comme visuellement insupportables.

Mais là encore les thuriféraires de Scorsese et compagnie y verront de beaux effets de style. Pareillement, l’absence de profondeur des personnages ne les dépaysera pas. Venant de nulle part, Ryan Gosling, sorte de Forrest Gump au sourire constant d’intense crétin, est programmé par le scénariste pour tuer tout ce qui bouge dans le film, en particulier des mafieux elliptiques aux motivations insignifiantes.

Évidemment, on parlera de polar moderne ou pour les plus convaincus de polar postmoderne. Ceux qui baignent dans le jus de cette culture oùl’on aime soi-même remplir les vides du récit et peupler de ses propres fantasmes les actions des personnages seront aux anges.

Les autres, rétifs à cette tendance mécanique du cinéma, devront quand même convenir que Nicolas Winding Refn a un sacré savoir-faire et qu’il a surtout réuni des acteurs magnifiques, comme Ryan Gosling aussi convaincant dans un rôle à l’encéphalogramme plat qu’il l’était en alcoolique dans "Blue Valentine" ou en prof glandeur dans "Half Nelson". Comme aussi la surprenante Casey Mulligan, digne héritière de Barbara Loden dans le genre attire-malheur et qui irradiait récemment dans "Never let me go", un film qu’on réévaluera énormément après avoir subi "Drive".

Au bout de sa route sanglante, "Drive" est un film qui pose beaucoup de questions sur l’évolution fatale du dit 7ème art. Beaucoup iront le voir pour l’aimer, quelques-uns pour trouver comment aller au-delà de sa détestation pour espérer un autre cinéma... si ce n’est pas déjà trop tard pour qu’il soit encore possible...

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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