One man show écrit par Delphine Mc Carty, Mickael Quiroga et Eric Théobald, interprété par Delphine McCarty dans une mise en scène de Elie Semoun.

Delphine Mc Carty, jeune et jolie brune qui n'a pas froid aux yeux ni la langue dans sa poche, a choisi la voie du one woman show pour rompre la spirale des rôles de psychopathes ou/et meurtrières auxquels la vouent notamment les réalisateurs de films et séries télévisées.

Ah rire enfin ! Et faire rire ! Etre drôle et jolie, oui c'est possible ! Et elle le prouve avec les tranches de vie livrées bien saignantes dans " Delphine Mc Carty dérape !", sketches co-écrits avec Eric Théobald et Mikaël Quiroga et mis en scène par Elie Seimoun ce qui donne déjà quelque indice sur la nature de l'humour pratiqué.

Un humour violent, véhiculé par des personnages féminins qui ne font pas dans la dentelle, et parfois trivial, qui appelle une bite une bite, ce qui dans la bouche d’une humoriste femme - même si on ne lui donnerait pas le bon Dieu sans confession - reste encore atypique car peu nombreuses - hors Karine Lyackenko et Elisabeth Buffet - sont celles qui osent mettre si ouvertement un pied dans ce pré carré bigardien. Mais cela passe car la jeune dame est plutôt rigolote et empathique, se faisant rire elle-même.

Les femmes de Delphine Mc Carty sont des pestes épouvantables, pathétiques, ou pour le moins tragi-comiques, souvent des looseuses qui se la pètent, qui utilisent la moquerie perfide et la vacherie perverse comme une juste compensation à leur médiocrité et leur petitesse, histoire de ne pas être la seule à se faire niquer par cette chienne de vie.

Cela donne des sketches hilarants, au format juste et tonique, qui font mouche tels le microcosme du spectacle vu par "la pouf funèbre", la famille recomposée revue et corrigée par la nouvelle épouse de papa qui va se laisser berner par des niards qui ne sont même pas les siens, les joies de la maternité avec le bébé hurleur qui mènera sa mère aux assises, le choc des cultures entre Jilo93 et l’internaute ayant fait HEC et l’extraordinaire hôtesse de caisse qui souhaite la bonne journée après avoir démoli ses clients par sa psychologie de bazar balancée à partir de ce qui est supposé révélé par leurs achats.

A voir sans trop se prendre la tête et au risque de parfois rire un peu jaune.