La venue de Cheveu, phénomène rock-electro-bizarroïde hype du moment, a drainé un public en nombre à l'entrée du Point Éphémère. Devant la file à l'entrée, je baisse les bras et décide d'aller boire une bière, quitte à attendre autant que ce soit de manière agréable.
La rencontre de connaissances permet de passer le temps et on en oublierait presque que le concert a maintenant commencé. Précipitation vers l'entrée et une fois passé le contrôle, c'est un déluge sonore qui fauche le spectateur dès le passage du sas d'entrée. Le son est puissant, très puissant, brouillon aussi, tellement qu'il faut plusieurs secondes pour discerner les notes derrière le bruit. Le groupe joue la dissonance, influences noise à fond, exécution rapide des titres, peu d'intérêt à cette prestation qui se termine bien vite.
Place maintenant à Zëro, le groupe vient présenter son troisième album (sortie début novembre) dans quatre villes, ce soir est la première de cette mini-tournée. Le premier titre, "Speedball", est un titre d'Hungry Dogs in The Backyard qui ravit le public déjà nombreux. Le set du groupe laissera la part belle au dernier opus, néanmoins les lyonnais exécuteront un panel de titres de leurs précédents albums, "Enough", "Pigeon Jelly" et "Opening" notamment.
Le jeu du quatuor devient nerveux au fil de la progression des titres, Eric Aldéa bouge beaucoup, le jeu de batterie de Franck Laurino est toujours aussi impressionnant. Bref que de bonnes choses, mis à part… le son dans la salle. C'est un vrai problème au Point Ephémère, mais bon ne boudons pas notre plaisir. Les concerts de Zëro sont assez rares pour être appréciés. La soirée se termine par deux fantastiques découvertes de leur prochain opus, "Fast Car" et "Queen of Pain", qui font regretter son absence sur le stand merchandising. Le public ne voulant pas en rester là, rappellera les musiciens qui exécuteront un rappel, pour lequel nous aurons droit à une version du "Ghost Rider" de Suicide, influence oblige.
La salle se vide littéralement, on dirait que l'augmentation du prix du tabac ne soit pas suffisante pour arrêter de fumer, nous aurait-on menti ? Bref, le retour dans la salle sera difficile. Je ne parviendrais à entrer dans la salle qu'au troisième titre et pour me retrouver coincer entre l'entrée et un pilier, bousculé par le flot du public qui entre et sort en permanence. Décidément, Cheveu se mérite. Le trio joue vite et enchaine les titres sans quasiment respirer. Les titres sont difficilement reconnaissables, et le son… toujours lui, est inaudible. Le public semble hypnotisé, emballé, tellement que cela en devient caricatural. Tout cela rend le concert brouillon. La faim, la fatigue ont raison de ma patience et je quitte la salle aux trois-quarts du concert, dommage. Je compte bien revoir Cheveu sur scène mais dans de meilleures conditions, je ne m'avoue pas vaincu si facilement. |