Spectacle de music hall conçu et mis en scène par Pierre Jacquemont d'après le texte éponyme de René de Obaldia, avec Isabelle Ferron, Manon Landowski, Laurent Conoir et Pierre Jacquemont accompagnés par les msuiciens Raphaël Sanchez (ou Thierry Boulanger) et Stéphane Puc.
René de Obaldia est trois fois immortel. Académicien, beau vieillard insensible aux charmes de la Faucheuse et enfin immense auteur qui traversera les âges.
Madame Delevay, directrice du Théâtre du Ranelagh - un des plus beaux de Paris - a institué, sous le patronnage de Michèle Morgan, un "Festival Obaldia" qui témoigne, enfin, à la fois d'un peu d'audace et de courage - il n'y aucun vieux Yé-Yé dans la distribution - de la part des Théâtres privés.
"Fantasmes de demoiselles". Un bureau. Sa grisaille. Ses mesquineries. Son ennui corrupteur. Deux secrétaires - une vieille fille desséchée et une petite teigne tendre - rêvent du Sexe fort.
Elles jettent leurs petites annonces en abrégé comme des cris de grenouille sur le nénuphar de la solitude (Nénufar ? Phantasme ? Votez pour la libre ortograf !) Des collègues mâles, invisibles, puisque dans le même bureau, assistent en hommes-accessoires à ces recherches frénétiques d'harmonie et de com-plé-men-tarité.
Obaldia se déchaîne. L'enfermement de nos mulets contemporains - oeillères devenues....oreillettes - inspire le vieux monsieur facétieux. Quelle drôlerie de langage, à savourer sans lâcher prise ! Quel amour du français !
Pour le servir, un quatuor pétri de talent et de folie, emmené par Pierre Jacquemont, metteur en scène de cette opérette-comédie musicale-carnaval-parade de cirque, gâté par la musique formidable de Lionel Privat, à mi-chemin entre "L'opéra de quat'sous" et "Irma la douce".
Isabelle Ferron, Laurent Conoir, Manon Landowski et Pierre Jacquemont émeuvent, font rire, délirent, dansent, imitent. Rarement, tel don est offert sur scène. Très rarement.
Les sexes se veulent, s'attirent, se complètent, s'aiment, se guérissent mutuellement: quel chant révolutionnaire ! L'amour et la fantaisie, pour toute philosophie...
Si vous avez envie d'être heureux une heure vingt, honnêtement et sans risque, avec des chanteurs magnifiques, doués, irrésistibles, vivants, courez au Ranelagh avant les brouillards de novembre et le réveil des cuistres...qui ne sont pas encore au courant !