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Interview  (Par mail)  25 septembre 2011

C'est par mail que nous avons échangé quelques mots avec Guillaume Nicolas du groupe For Heaven's Sake, autour de son nouvel album Paha Sapa / Mako Sika.

Pour commencer, un petit questionnaire d'inspiration proustienne, afin de te connaitre un peu mieux. Auteur préféré ?

Guillaume Nicolas : C'est très difficile à dire, il y en a tellement... Tu sais, j'aime énormément les livres, je suis un passionné de lecture et surtout, j'aime beaucoup de styles littéraires différents, donc selon mes envies de lecture, j'ai beaucoup d'"auteurs préférés". Il m'est donc extrêmement difficile, impossible même, de n'en citer qu'un seul. En littérature, en musique, en cinéma, j'ai des goûts immensément éclectiques, j'aime passer d'un style à un autre, d'une émotion à une autre, et donc, forcément, d'un auteur à un autre. N'en citer qu'un seul serait extrêmement frustrant et surtout, dans l'heure qui suit ma réponse, j'aurais envie de modifier mon choix et te donner des dizaines d'autres noms (rires)... Cependant, je peux te dire quels sont les 5 derniers livres que j'ai lu : "L'Ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, "To kill a mockingbird" d'Harper Lee, "Raspoutine" par Henri Troyat, "The power of the dog" de Thomas Savage et "The Sacco-Vanzetti affair" de Moshik Temkin. Ah, j'oubliais également "Le manuel des inquisiteurs" de Nicolau Eymerich et Francisco Pena.

Musicien préféré ?

Guillaume Nicolas : Alors là, je crois que c'est encore plus compliqué (rires). Et franchement impossible, sincèrement. Ecoutant absolument de tous les styles musicaux sans aucune exception, et étant un véritable passionné de musique et collectionneur de disques, ne citer qu'un seul musicien est bien évidemment un crève-coeur terrible. Cependant, je peux te donner le nom du dernier disque que j'ai acheté : il s'agit de "Bad as me", le nouveau Tom Waits. Je suis un amoureux fou de la musique de Tom Waits depuis toujours, j'aime toutes les périodes, mais j'ai surtout un énorme faible pour tout ce qu'il a créé depuis "Mule Variations", c'est tellement magique. Et ce nouvel album est franchement époustouflant, encore un chef-d'oeuvre.

Peintre ou dessinateur préféré ?

Guillaume Nicolas : Après tout ce que je viens de te dire, ça ne te surprendra pas, mais ma réponse sera identique aux précédentes (sourire). C'est une torture, ce questionnaire (rires). J'ai également des goûts très éclectiques en matière d'illustrateurs, de peintres et de dessinateurs. Et là-encore, tout comme pour la littérature ou la musique, ce domaine regroupe tant de catégories différentes. Comment comparer un dessinateur/tatoueur traditionnel old-school américain à un peintre de la Renaissance ? Et pourtant, ces deux formes d'expressions picturales me touchent tout autant l'une que l'autre. Bon, OK, j'ai un petit faible pour le dessin traditionnel old-school US (sourire). Allez, je citerais tout de même deux artistes "classiques" (dans le sens "maîtres") qui me fascinent depuis tout petit : Jérôme Bosch et Gustave Doré.

Un mot que tu adores ?

Guillaume Nicolas : "Oui, c'est possible". Car j'ai la naïveté de penser que tout est possible dans la vie et qu'il faut croire en ses rêves et ne jamais perdre espoir, en aucun cas. Et j'aime les gens toujours prêts à avancer, toujours prêts à essayer des choses nouvelles, toujours prêts à grandir et progresser.

Un mot que tu détestes ?

Guillaume Nicolas : "Non, c'est impossible". Car je n'aime pas la négativité en règle générale, et je n'aime pas entendre dire que quelque chose est impossible à réaliser ou à mettre en place.

Ce qui t'emerveille ?

Guillaume Nicolas : La vie. Dieu.

Ce qui te révolte ?

Guillaume Nicolas : Difficile de répondre à cette question sans tomber dans les clichés habituels : le mensonge, le racisme, l'intolérance, les inégalités, la pauvreté, la famine, etc. Et j'ai toujours eu du mal, surtout lorsque ça touche le domaine artistique, avec les donneurs de leçons, les moralisateurs, les "bons samaritains" dès que les médias s'approchent, et tous ceux qui se servent de cette misère pour se faire une "bonne et belle réputation". Donc, c'est un terrain sur lequel je n'aime pas trop aller.

Peux-tu nous dire d'où vient le nom de ton dernier album ainsi que des titres ?

Guillaume Nicolas : Bien sûr. C'est de l'amérindien. Depuis tout petit, je suis fasciné, passionné, et amoureux de la culture traditionnelle des indiens d'Amérique. Et notamment leur poésie et leur musique. Ce titre pourrait se traduire par "Black Hills/Badlands", c'est-à-dire d'un côté, les terres saintes, les terres de la vie, la montagne sacrée, et de l'autre côté, les terres mauvaises, perdues, de la mort. Ce titre possède un sens spirituel et humain très fort à mes yeux. Il y a une citation que j'aime beaucoup : un des plus anciens chefs lakota a dit un jour : "Paha Sapa est le cœur de notre pays et le pays de notre cœur". J'aime beaucoup.

Tu as enregistré Paha Sapa / Mako Sika tout seul. Combien de temps cela t'a pris ?

Guillaume Nicolas : Difficile à dire, car les sessions ont été séparées par de nombreux voyages. Ce disque n'est pas le résultat d'une seule session "préparée" et "organisée" de 3 ou 4 semaines, par exemple. Non, pas du tout. L'enregistrement de "Paha Sapa/Mako Sika" a été entrecoupé de nombreux voyages, de nombreuses rencontres, de nombreuses expériences. Entre l'album précédent, la tournée qui a suivi en 2006, et la sortie de ce disque, j'ai enregistré environ 100 chansons. Et finalement, j'en ai retenu 7 pour "Paha Sapa/Mako Sika". Vu la durée relativement longue de mes chansons, c'est un bon chiffre. Je pense que 40 minutes est la durée idéale pour un album cohérent et uni. 40 minutes, c'est un format old-school, à l'ancienne, format vinyl oblige.

Quelles difficultés et quels avantages cela a-t-il ?

Guillaume Nicolas : Cela demande forcément beaucoup plus de travail de tout réaliser de A à Z ( avec cependant une aide importante et précieuse de mon ami Kevin Salem - un immense songwriteur et producteur - à New-York pour le mix et le mastering), mais j'aime ça, j'adore cette sensation de donner naissance, vie et corps à un morceau tout seul en studio, j'aime apporter mes propres couleurs selon mes envies, mes désirs, j'aime profondément cette immense sensation de liberté. Et j'adore jouer de tous les instruments, c'est une véritable passion de me frotter à tous ces sons et de m'occuper de la production, de la mise en son de ces chansons et des instruments. Le studio est devenu petit à petit une étape de création extrêmement personnelle et intimiste, et je me sens extrêmement bien et à l'aise dans ce processus "solitaire".

Arrives-tu à retransmettre la musique que tu as créée en studio dans des conditions live, ou bien de jouer avec d'autres musiciens est l'occasion de créer encore autre chose ?

Guillaume Nicolas : Un peu des deux, surtout que j'ai la chance d'avoir un excellent batteur live depuis plusieurs années, Bruno Lagorsse. Le but sur scène est à la fois de retrouver des paysages et des univers sonores proches de ceux créés en studio, des couleurs identitaires de For Heaven's Sake, mais également de prendre toute cette matière et l'amener à un tout autre niveau, et donc, de créer quelque chose de totalement nouveau. Partir d'une base plus ou moins établie, et faire évoluer cette harmonie musicale de base vers de nouveaux horizons d'un soir à l'autre. Le live est l'occasion chaque soir de progresser et faire vivre les chansons. Et leur proposer, leur offrir de nouvelles lectures est toujours quelque chose d'extrêmement intéressant, passionnant, même. Je me souviens de certains concerts avec Bruno durant lesquels les morceaux prenaient vraiment leur envol vers de nouvelles destinations, avec beaucoup d'improvisations, beaucoup de liberté.

Qu'est-ce qui t'a inspiré pour créer cet album ?

Guillaume Nicolas : La vie. Et Dieu. Dans le sens le plus large, le plus beau et le plus ouvert dans un cas comme dans l'autre.

Si tu avais trois mots pour décrire ta musique, quels seraient-ils ?

Guillaume Nicolas : Je ne sais pas, car il est impossible pour moi de décrire ma musique, j'en suis incapable. J'y suis beaucoup trop attaché, évidemment. J'en suis trop proche pour pouvoir la décrire. Je manque de recul. Donc, je citerais plutôt 3 mots qui conduisent et dirigent depuis toujours, je le pense, je l'espère surtout, mes envies et ma créativité musicale : "honnêteté", "intégrité", "sincérité".

Pourquoi avoir mis en ligne ton album sur ton site ? Peut-on le trouver dans les bacs ?

Guillaume Nicolas : Oui, on peut le trouver chez plusieurs disquaires spécialisés, et évidemment en vente sur le site de For Heaven's Sake. En tant que gros collectionneur de disques, je suis extrêmement attiré par les beaux objets, les beaux packagings, et bien évidemment le format vinyle, donc j'ai vraiment tenu à offrir quelque chose de visuellement très travaillé, à l'ancienne, et de sortir l'album exclusivement sous ce format old-school qu'est le vinyle. J'ai la chance de travailler avec des amis extrêmement doués (la photographe Carole Epinette et le graphiste/illustrateur Bertrand Raes), et je suis fier et vraiment heureux de l'aventure humaine que cet album a pu réprésenter au niveau des photos, du graphisme et de l'artwork.

Pour en revenir à une question précédente, autant j'aime le côté "solitaire" et "intime" en studio, autant j'aime énormément partager l'étape de la conception graphique du vinyle avec Carole et Bertrand. J'adore le fait que ce disque ait été réalisé "en famille", avec des gens que j'aime et dont je suis très proche. Travailler avec des photographes ou un graphiste que je ne connais pas ou peu serait absolument impossible pour moi, et ne serait surtout pas compatible avec l'état d'esprit dans lequel je travaille au sein de For Heaven's Sake. J'ai besoin de sentir ce côté "famille".

Carole a beau être une photographe extraordinaire que je connais et que j'admire depuis des années, ça reste avant tout une amie, et travailler avec elle n'a rien à voir pour moi avec une session "professionnelle" froide et impersonnelle, c'est avant tout un excellent moment de vie passé ensemble. Et il en va de même pour toute la conception graphique du visuel réalisé avec Bertrand, un de mes plus anciens et meilleurs amis d'enfance. Cet aspect "aventure humaine" derrière la conception du vinyle est essentielle à mes yeux.

Es-tu déjà en train de travailler sur le prochain album ?

Guillaume Nicolas : Oui, en ce moment-même. Il s'appellera "Pandemonium". Jusqu'ici, sa conception se passe à merveille. Je suis extrêmement heureux et satisfait de la manière dont les nouveaux morceaux sonnent. Il devrait y avoir de belles surprises.

On te voit quand en concert ?

Guillaume Nicolas : Bientôt, j'espère. Même si pour l'instant, la priorité est de terminer ce nouvel album. Lorsque je suis en studio, je ne pense pas du tout à l'aspect "live". Et inversement. Donc, actuellement, je suis définitivement plus en mode "studio".

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Paha Sapa / Mako Sipa de For Heaven's Sake

En savoir plus :
Le site officiel de For Heaven's Sake
Le Myspace de For Heaven's Sake


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