Comme chaque année depuis six ans, l’Association Kinotayo a choisi de mettre à l’honneur le cinéma japonais en sélectionnant 17 films représentatifs de la qualité et de la diversité de sa production.
Une des originalités de ce festival est d’avoir lieu non seulement à Paris, principalement à la Maison de la Culture du Japon (MCJP), mais aussi dans plusieurs salles de banlieue (Chatou, Rueil-Malmaison, Puteaux, Roissy...) et en province (Pau, Cannes...)
6 films sont en compétition. On pourra ainsi découvrir en avant-première le dernier film de Naomi Kawase (réalisatrice de "La Forêt de Mogari"), consacré à une quête initiatique sur la recherche du bonheur (d’où le titre "Hanezu") dans la région d’Asuka, berceau historique du Japon.
On pourra également voir en avant-première "Une vie murmurée" un documentaire de Marie-Francine Le Jallu et Gilles Sionnet consacré à la vie d’Osamu Dazai, grand écrivain japonais qui s’est suicidé après la guerre.
Seront aussi projetés "Cold Fish" et "Guilty of Romance" deux films d’un cinéaste mal connu en France, Sion Sono, jouissant d’une grande réputation au Japon, notamment pour un cycle de films intitulé la "saga de la haine", dont "Guilty of Romance" est le dernier épisode. Seul héritier du cinéma baroque de Shuji Terayama, Sion Sono est considéré comme le dernier auteur apparu dans le cinéma japonais au 20e siècle, avec un film épique "Love exposure".
Évidemment la plupart des films projetés ayant été tournés entre 2009 et 2010, il ne sera pas encore question des conséquences de la catastrophe de Fukushima. Mais il semble que les films que l’on pourra voir dans le festival traduisent un malaise diffus à l’intérieur d’une société qui tente, en ce début de siècle, de construire une nouvelle identité japonaise adaptée au monde conflictuel à venir.
Pour les connaisseurs du cinéma japonais, dans "Someday" du trop méconnu Junji Sakamoto, apparaît pour la dernière fois à l’écran l’acteur Yoshio Harada mort peu après. La disparition d’Harada, acteur majeur pendant plus de quarante ans, dans la lignée d’un Toshiro Mifuné ou d’un Ken Takakura, marque symboliquement la fin d’une époque.
Lien entre un cinéma populaire, où il pouvait jouer des samouraïs et des yakuzas, et un cinéma art et essai, où il apparaissait souvent, comme dans le célèbre "Cache-Cache pastorale" de Shuji Terayama, Yoshio Harada hantera donc cette sixième édition du Festival Kinotayo |