Le jeu vidéo a acquis ses droits de cité en tant qu'objet culturel au niveau international : en 1997, s'est ouvert à Berlin le premier musée du jeu vidéo, le Computerspielemuseum, et, en 2002, le Barbican Center de Londres avait initié, "Game On", une gigantesque exposition vidéoludique.
En 2010, la France se met au diapason en reprenant ce concept avec l'exposition "MuseoGames - Une histoire à rejouer" proposée par le Musée des Arts et Métiers et en 2011, sous l'égide de la RMN-Grand Palais, voici l'exposition "Game Story - Une histoire du jeu vidéo", qui commence là où s'achève l'exposition voisine "Des jouets et des hommes".
Elle propose un rendez-vous incontournable pour les gamers adultes (l'âge moyen des 28 millions de joeurs français est de 35,6 ans), les presque déjà vieux quadras qui viendront se ressourcer à l'ombre de l'ordinateur Amiga ou de la console Atari, qui font office de curiosité préhistorique, comme aux "digital natives" qui ont pris goût aux jeux vintage.
Game Story : du Pong aux 64 Bits 2ème génération
Alors que viennent de sortir en France les derniers nés technologiques, "Super Mario 3D Land", le nec plus ultra des aventures de Mario, le plombier - japonais - en salopette bleu au physique de pizzaiolo made in Italy des années soixante, mascotte de Nintendo né au début des années 80 et leader du jeu de plate-formes, et les blockbusters "Call of duty Mordern Warfare 3" et "Battlefield 3", l'exposition, comme l'indique son intitulé, propose de parcourir l'histoire du jeu vidéo depuis les carrés blans à la 3D.
Elle se déroule sur un espace relativement exigü, les 700m² de la galerie sud-est du Grand Palais nouvellement ré-ouverte, selon un parcours chronologique en U et en chicanes, qui ressemble à une salle d'arcade d'autant que tous les jeux exposés sont "jouables".
Un parcours que le scénographe Antoine Plazanet a scandé de quelques cimaises colorées avec le portrait fortement pixellisé des de quelques grands héros des jeux vidéos, tels RayMan et Lara Croft.
Conçue sous le commissariat conjoint de Jean-Baptiste Clais, conservateur au Musée des arts asiatiques Guimet, chargé des cultures transmédia japonaises contemporaines, Philippe Dubois, président de l'Association MO5.COM pour la préservation du patrimoine informatique et vidéoludique, association qui détient la plus grande collection européenne de logiciels et de machines de jeu, l'exposition a réuni un florilège de jeux qui illustrent chacune des grandes étapes historiques qui sont indissociablement liées des innovations technologiques.
Elle permet également d'apprécier la diversité des styles graphiques et des univers visuels qui, enrichis par le design industriel, ont donné naissance au" pixel art"
Cela étant, malgré la présence de figurines, d'affiches de films ou de quelques livres sources d'inspiration ou produits dérivés du jeu, le visiteur ne doit pas s'attendre à un éclairage critique à une mise en résonance avec le contexte culturel et artistique de chaque époque ni même à un décryptage des influences réciproques. |