Certaines personnes portent leur âme sur leur visage. Certains disques aussi. Dans ce registre, on se rappellera, par exemple, de l'extraordinaire pochette de The idiot (Iggy Pop, 1977) ou celle de F#A#oo (Godspeed You Black Emperor, 1997), ou de l'intégrale discographie de Napalm Death.
Dans un registre quelque peu différent, l'amateur de curiosités pourra désormais compter le Bacteria Stigma de SpiralDogma. Regardez la pochette, attentivement. Tout est là. Gris-bleuté, maladif, à nu, (in)hospitalier.
Ce tour de force de correspondance graphico-musical bien établi, est-il utile de préciser que la musique s'inscrit dans un univers métallique plutôt moderne et sans naïveté – peu être même trop peu naïf, jouant comme tous ses petits camarades d'une certaine surenchère, roulant sur des clichés de noirceur, de conscience politico-existentielle assez bon marché (mais pas nécessairement dénuée de toute portée pour autant). Les compositions sont amples et variées, relativement riches, à la confluence d'un Placebo (période Black Market Music) et de System Of A Down, la grandiloquence de Muse et sa petite touche électro-indus en plus (hey ! qui n'a pas écouté Nine Inch Nails dans sa vie ?). La voix, certainement, rappellera les grandes heures d'Iron Maiden ou Accept (The Princess of The Dawn !).
Bref, un beau disque de genre, comme on pourrait le dire d'un film qui se délecterait à reprendre les codes d'une inventivité épuisée depuis bien longtemps. |