Spectacle de Jean-François Peyret et Alain Prochiantz, mise en scène de Jean-François Peyret, avec Jacques Bonnaffé, Yvo Mentens, Pascal Ternisien et Anne-Laure Tondu.
Quand un auteur-metteur en scène, Jean-François Peyret, rencontre un neurobiologiste, Alain Prochiantz, autour de la procréation médicalement assistée cela donne "Ex vivo - In vitro".
Voilà de quoi interpeller le spectateur dès lors que les questions notamment éthiques et philosophiques engendrées par les nouvelles technologies dites "du vivant", de l'ambiguïté, du moins de l'ambivalence, du désir d'enfant transmué en droit dans des sociétés consuméristes où l'embryon in vitro est considéré comme un produit biologique dépersonnalisé aux problématiques de l'identité et de la filiation constituent un matériau de choix pour ressourcer le thésaurus théâtral composé des grandes tragédies antiques.
Mais sur scène, en l'espèce, point de proposition dramaturgique ou simplement réflexive, ni de personnages. Uniquement un état des lieux, du bébé-éprouvette au bébé-médicament en passant par le clonage, et, surtout, des opinions, croyances et brèves de comptoir qui fleurissent de manière récurrente à chaque nouvelle manipulation technique ou imbroglio socio-juridique.
Toute est énoncé par quatre officiants parfois déguisés, Anne-Laure Tondu en fée clochette, Jacques Bonnaffé nu en pontife ou en homme atteint de couvade, Yvo Mertens en polyglotte et Pascal Ternisien en silhouette magrittienne, qui jouent à cache-cache dans un décor de rideaux de cordes odorantes, conçu par Nicky Rieti joliment éclairé par Bruno Goubert, qui, décrochées, finiront au sol en un inextricable sac de noeuds, métaphore de la situation.
Cet exposé formel, dépourvu même des vertus limitées d'un reader's digest, décevra sans doute les spectateurs. Restent le jeu des comédiens dans quelques trop rares micro-scènes. |