Monologue dramatique conçu par Damien Houssier et Maxime Kerzanet et interprété par Maxime Kerzanet.
Un jeune auteur et metteur en scène attend une actrice. Il l'aime. Elle est en retard à la répétition. Seul sur un plateau vide, il s'interroge sur ses rapports à cette actrice, sur sa pièce et sur le théâtre en général.
Ce monologue a été imaginé d'après une scène de "La Mouette" de Tchekhov, scène durant laquelle le personnage de Nina est attendu avant la représentation de la pièce de Treplev.
Un tel matériau de base semble promettre beaucoup de souffrance pour le public. Mais le Treplev de "Elle devrait déjà être là", interprété par Maxime Kerzanet, n'est pas russe et ne vit pas au 19ème siècle. Les questions qu'il se pose sont inhérentes au théâtre, mais elles sont aussi le fruit d'une pratique qui a évolué et de l'expérience d'un milieu.
Maxime Kerzanet a beau interpréter un Treplev désemparé, dans le doute, qui regarde le sol assis sur sa chaise, ne serait-ce que par son costume et le style de chaise, son monologue résonne forcément par rapport au théâtre moderne.
Le texte devient alors non plus une lamentation mais un réjouissant jeu de quilles. L'auteur qui intellectualise chacune de ses phrases est tourné en ridicule, les actrices présentées comme de grandes hystériques peu fiables, les critiques comme des frustrés, le public comme des moutons... Et forcément au milieu de ce grand jeu masochiste, on se plaît à reconnaître tel auteur, tel acteur, tel écrivain ou tel chroniqueur.
Durant toute la pièce, Maxime Kerzanet, acteur au jeu sobre et précis, ne se départit jamais de son sérieux, voire de son air triste et désabusé. La conception mise en oeuvre avec Damien Houssier est dépouillée et concise, et met ainsi en avant le propos.
Ce spectacle peut donc être appréhendé à plusieurs niveaux, cependant lors de différentes scènes le public rit ou sourit. Un sourire tout en arrière-pensées. |