Réalisé par Raphaël Siboni. France. Documentaire.
1h 18. (Sortie 11 janvier 2012). Avec HPG.
Il n’y a pas de rapports sexuels...
Même quand on a un vernis de culture psychanalytique, on sait en général que cette affirmation a été formulée par le plus extravagant de nos maîtres penseurs, ou dans son cas à dépenser, qui avait pour nom Jacques Lacan.
Mais, ici, les rapports sexuels sont au singulier et sont l’oeuvre d’un homme bien singulier, qui tient sa DV dans la tenue d’Adam puisqu’il peut à la fois filmer et pratiquer l’art le plus primaire, celui de la bête à deux dos...
Il s’appelle HPG et est connu pour ajouter chaque jour de nouvelles pièces au lourd dossier de la combinatoire des corps.
Dire d’abord que le titre est mensonger puisqu’il faut prévenir les prudes et les pudibonds qui iraient en toute confiance voir un film garantie sans ébats, sans sodomie et sans fellation. Il est à craindre qu’ils soient déçus par l’accumulation d’actes pornographiques, par leur succession rabelaisienne, par le méli-mélo rigolo de positions acrobatiques pratiquées dans des salles de bain ou dans le cadre bienveillant de dame nature. On y verra des fesses avec quelques traces d’herbe, des sexes laiteux et des cartes vitales.
"Il n’y a pas de rapport sexuel" est avant tout un gros travail de montage sur des gars bien montés, opéré par Raphaël Siboni qui a fourni un travail de titan qui aime se rincer l’oeil en visionnant des milliers d’heures de making off filmés par HPG. Quand celui-ci tourne, il laisse courir une caméra sans pilote pour que son travail salutaire soit conservée pour l’éternité. Siboni - louons son dévouement - en a donc tiré une heure et demie de bouts à bouts qui fait un tour d’horizon complet, exhaustif, de tout ce que filme HPG.
Les mauvaises langues, qui ne sont pas celles utilisées par les protagonistes de ses films, disent d’ordinaire que la pornographie est triste et répétitive, triste parce que répétitive. Elles n’y voient qu’une activité mécanique ennuyeuse. La chair est triste et j’ai vu tous les pornos, pourraient-elles ajouter...
HPG, version Siboni, c’est au contraire une pornographie assumée, joyeuse et loin d’être bête. Ce qui se passe sur son canapé fort occupé est assez subversif, et son discours, jamais théorique, déborde de bon sens et d’appétit.
Bref, même si on n’est pas client du va-et-vient érigé en 10ème art, et qu’on laisse pour une fois sa morale au vestiaire avec ses effets personnels, on ne cessera de rire et de sourire dans cet opéra dédié au bas-ventre et aux parties génitales.
Pourquoi ne pas commencer 2012 avec un cinéma inconvenant mais sympathique ? Il reste plus de cinquante semaines de tout-venant cinématographique, une campagne électorale, les Jeux Olympiques et moults sauts et sursauts boursiers et économiques pour reprendre ses esprits...
On parle ici pour ceux qui n’ont pas la pornographie chevillée au corps. Allez, détendez-vous ! Suivez le guide HPG ! |