Monologue dramatique d'après un texte de Chazz Palminteri dit par Francis Huster dans une mise en scène de Steve Suissa.
Retour de Francis Huster dans un "Seul-en-scène" dont il a le secret.
Quartier du Bronx, versant moisi de la "Grosse pomme"... Un homme fait, Cologio, revient sur les lieux de son enfance.
Fils d'un modeste et probe chauffeur d'autobus, qu'il adore, le petit garçon est fasciné par les manières d'un maffieux, Sunny, devant lequel chacun s'incline. Remarqué par celui-ci, il passe près de la délinquance mais la violence de ce monde le guérira, juste à temps, avant qu'il n'y succombe.
Ce voyage intérieur, dans une Amérique des années soixante qui frémit et bout, avec ses musiques, ses révoltes, ses séisme, mise en scène permanente de vérités plus ou moins falsifiées, le jeune Cologio le réalise sur la scène tandis qu'Huster invite une multitude de personnages hauts en couleur, grotesques, émouvants, condamnés d'avance, dans la peur, comme tout voyou qui devine tout à coup qu'il a la mer contre lui, pas moins.
C'est un grand retour pour ce comédien mythique, qui nous fait aller mieux quand il va bien, assez mystérieux, infiniment attachant et d'une gaité triste et humaine qui remue.
Le choix de ce texte de Chazz Palminteri lui réussit : il plonge dans cet univers comme un mineur à la recherche du gros diamant. Et ne remonte pas bredouille.
La mise en scène de Steve Suissa est efficace en diable, servie par un très beau décor à la West-Side-Story. Il y a unanimement un retour du beau décor, cette saison, et l'on quitte avec joie les salles d'attente de médecin scandinave à deux chaises minimalistes.
Emotion, comédien de légende, bon texte servi avec flamme : "Bronx" frappe fort. |