Diplômé de l'École nationale supérieure des Arts appliqués et des métiers d'Art et de l'École nationale supérieure des Beaux-arts, Nicolas Vial se définit comme un artiste dans le sens qu'avait ce mot au début du 20ème, donc sans ostracisme pour le médium.
Peintre, dessinateur et illustrateur, il signe outre des ouvrages personnels, composés de ce qu'il qualifie des "dessins d'humeur", et des collaborations pour des albums jeunesse, les dessins de presse qui paraissent dans la rubrique hebdomadaire "Débats" du quotidien Le Monde.
Le Musée de la Poste lui consacre une exposition sur trois niveaux intitulée "Nicolas Vial - Une lecture du monde" qui permet d'appréhender non seulement sa polyvalence artistique et la spécificité de son trait, dans tous les sens du terme, mais également l'acuité de son regard sur l'état de la planète Terre, la folie des hommes et les grands évènements qui agitent le monde.
Nicolas Vial : dessine-moi le monde
L'exposition conçue sous le commissariat de Céline Neveux, qui a puisé dans un thésaurus graphique de 5 000 dessins, se développe sur trois niveaux et est consacrée essentiellement aux dessins de presse.
A l'honneur les dessins libres grand format parus dans le journal Le Monde dont l'original figure en regard de la coupure de presse correspondante.
Travaillant au feutre et à l'encre de chine, les dessins en noir et blanc ou colorés à la gouache ou à l'acrylique témoignent d'un style proche de celui des Marvel Comics et du courant underground de la bande dessinée des 60-70. Le trait incisif et la rigueur de la composition évoquent également Art Spiegelman.
Son style, des dessins picturaux réflexifs sans bulle ni humour au premier degré qui traitent d'un sujet spécifique ancré dans l'actualité.
Ainsi par exemple, et entrea utres, le social (les licenciements Moulinex un batteur électrique qui éventre un immeuble), le culturel (Quel avenir pour le théâtre ? La boule de démolition), l'économie (les économistes représentés comme des diseuses de bonne aventure), le numérique (Google menace ou chance pour la culture inspiration : un moine capucin sorti du "nom de la rose" seul face à son ordinateur portable sur une terre consumée et déserte qui flotte dans un océan de livres à la dérive), l'environnement (tri sélectif : la terre est mise à la poubelle), l'avenir (un nouveau déluge avec une arche de Noé juchée sur un gratte ciel avec ses animaux munis d'un masque à gaz).
Avec un personnage récurrent, la silhouette d'un homme en costume, chapeau et parfois imperméable ceinturé, façon roman noir des années 40, dont le visage est toujours caché.
Nicolas Vial est également un des artistes régulièrement sollicités par La Poste pour la création de timbres et l'année 2012 marque sa dixième collaboration avec un timbre pour la série "Le timbre fête la Terre".
A noter également que Nicolas Vial a été choisi, en 2011, pour créer les les emballages de la Maison Pierre Hermé Paris. Et c'est un chat, un de ses animaux de prédilection, qui macararon-ronne qu'il a pris pour emblême. |