Comme me le confiait avec science Sing Sing de Arlt : "les années 60, si tu t'en rappelles, c'est que t'y étais pas !". C'est alors probablement pour cela que l'on nous inflige tous ces livres et documentaires sur le Summer of Love de 67.
Pourtant, il s'en est passé des choses avant, et les canadiens de Shimmering Stars l'ont parfaitement assimilé, au point de s'en rappeler. Violent Hearts est donc un disque pré 67, c'est-à-dire qu'il ne prône pas l'amour mais qu'il le cherche, comme un adolescent prépubère chercherait sa partenaire pour le bal de promo de fin d'année.
Cet album est d'ailleurs un bal triste interprété par des ectoplasmes du passé et composé de 14 pépites paradoxalement intemporelles, chargées en émotion et qui s'interrogent finement sur l'amour et ses problèmes lorsque l'on est adolescent.
Une oeuvre sensible donc à la limite du crève-coeur, d'un groupe qui ne triche pas et que je vous encourage à suivre de près (d'ailleurs, un nouveau 45 tours sort ces jours-ci), tout comme l'excellent et prolifique label Almost Musique, qui se charge de la distribution du disque en Europe, plus que charitable ces derniers temps en terme de réjouissantes découvertes. |