Un visuel d'album blanc où se distingue un iceberg, des premières notes épurées et envoûtantes, on se croirait en des contrées froides des pays nordiques portés par une mélancolie propre à Sigur Rós.
Et pourtant les racines mêmes de Gem Club se situent dans le Massachusetts, le duo étant originaire de Boston (encore plus étonnant d'apprendre que leur rencontre s'est faite autour de reprises de tubes des années 80). Après tout, la musicalité de Gem Club n'est pas sans rappeler celle de Perfume Genius dont les latitudes et le pays d'origine sont similaires.
Pour donner une idée du ressenti à l'écoute de Breakers, premier album de ce duo, évoquons à nouveau les contrées froides. Non pas pour le froid à proprement parler qui glace les sens mais bien pour cette ambiance qui nous transporte dans un voyage apaisant et pur. L'instrumentalisation minimaliste, toute en réverbe, est conduite par le piano de Christopher Barnes qui appose sa douce voix auprès de celle de Christen Drymala, également au violoncelle. On y reconnait un subtil travail de composition et d'arrangement assurant une pop relaxante.
On retrouve une cohérence tout au long de l'album qui s'écoute ainsi sans turbulences et pose une atmosphère hypnotisante. Même si pour une écoute impatiente des vides apparaissent, certains titres apportent une accroche de part l'insistance d'un rythme, d'une mélodie magnétisants. Ainsi le somptueux titre "252" évoque toute la sensibilité propre au duo avec une ambiance émouvante qui s'installe rapidement et soutenue par un "refrain" entêtant.
Gem Club propose un album envoûtant s'apprêtant à des moments d'hiver mais aussi à ces moments propres à chacun où se révèlent des voyages sans limites. |