Comédie dramatique de Wajdi Mouawad, mise en scène de François Leclère, avec Julie Recoing et Céline Carrère (en alternance avec Gretel Delattre).
Wahab, 19 ans, va voir sa mère en train de mourir à l’hôpital dans un pays en guerre. Wajdi Mouawad mêle en un récit fort et cru tous les traumatismes liés à la guerre et à l’enfance chez un jeune homme qui ne trouve que dans l’humour, le moyen d’atténuer la froide réalité.
Pour cette adaptation du court roman de Mouawad, François Leclère a choisi de mettre en scène le texte avec deux comédiennes sur le plateau.
L’une (Julie Recoing) interprétant Wahab et l’autre (Céline Carrère), tous les autres personnages. Cela fonctionne plutôt bien et Julie Recoing s’avère très convaincante en Wahab auquel elle parvient à donner vie avec force et émotion.
Que ce soit dans la révolte ou dans la souffrance, elle est captivante. Toujours un peu en retrait scéniquement (souvent derrière le voile où apparaissent les ombres de l’enfance), Céline Carrère est formidable également d’écoute et de densité.
La mise en scène sobre sublime l’éclatement dans la tête de Wahab dont le deuil est l’épreuve initiatique qu’il doit endurer pour accéder à sa propre liberté et réussir à créer enfin une oeuvre d’artiste.
Un travail rigoureux et impeccable qui laisse le spectateur K.O |