Veuillez rejoindre votre fauteuil, la séance débute dans quelques secondes. Voici le son d'enclenchement de la bobine dans le projecteur, il n'y a pas de film, il s'agit d'une projection sonore dont vous prenez part.
Dans la difficulté de dissocier musique et image pour ce second album, Sayem nous offre la possibilité de créer nous-mêmes nos images à l'écoute de ce qui s'apparente à une véritable bande originale sans film. Le dessinateur Artus est venu prêter main forte en proposant une illustration bande dessinée entrant dans l'univers de A City Gone Mad w/ Fever, titre inspiré d'un poème de Jim Morrison du recueil Lords & The new Creatures.
Ceci ne fait que confirmer l'alchimie s'opérant entre la musique de Sayem et le visuel puisque deux de ses titres ont déjà été empruntés pour une pub Nokia et pour le générique de la coupe du monde de rugby de 2007.
Sayem a su bien s'entourer pour cette production avec entre autres Flairs et les deux contributions de DSL et Le Prince Miiaou (que vous pouvez retrouver en Froggy's session).
Le film imaginaire de cette BO nous plonge dans une ville sombre, remplie de vices, devenant folle, vivant ses dernières heures. On y croise des protagonistes à l'image de cette ville, super héros looser, humains errants, intriguants. Les tracks s'enchainent, telles des scènes défilantes avec leur moment d'émotion, d'action, de suspens, d'intrigue.
L'ensemble du disque offre une éléctro efficace, rythmée de beats entrainants sous de multiples projections de synthés, univers proche de Kavinsky. Un chant féminin est présent sur quelques morceaux, on remarque un manque de justesse qui séduit par sa sincérité.
Sur "436 seconds of happiness", Le Prince Miiaou pose un chant feutré, renforce la beauté de ce morceau, un passage de choeurs rappelle Julianna Barwick. Pour les séquences d'action, "A city Game" remplit tout à fait ce rôle par une electro énergique, de bons sons bien placés.
Le dénouement arrive avec "What The Hell Was That", titre bien approprié, musique intriguante voire inquiétante, nous voici arrivés à la fin de la pellicule, il n'y a pas de doute. The end. |