Eric Bibb, en ce début d’année s’est décidé à nous faire part de sa nouvelle cuvée ! Du blues initialement mais qui cette fois prend une toute autre tournure avec cet opus intitulé Deeper in the well et qui s’attarde plus profondément sur les métissages musicaux provenant d’une culture américaine forte de ses vagues successives d’immigration. Veut-il avec un pareil titre se lancer dans la distribution de bonheur et reprendre le flambeau de Mère Teresa ? La Nouvelle Orléans dévastée par l’ouragan semble désormais plus loin des esprits…
Effectivement, nous étions habitués à la complainte du bluesman avec des compositions un peu plus dépouillées et introspectives : il faut comprendre par là un duo picking / voix, des arrangements relativement discrets et des mélodies mélancoliques. Ici, il en est tout autre, un peu comme si l’artiste avait recomposé toute sa famille musicale et choisi par la même occasion de graver ce moment sur une galette !
Sur les 13 titres de l’album, Monsieur Bibb nous montre que les artistes répondent présents à son cri du cœur ! Le grain de voix mat et le swing/swamp de l’artiste sont toujours au premier plan de son interprétation. A cela, s’ajoutent le violon, le banjo et la mandoline qui donnent une couleur particulièrement folk, bien plus country que précédemment aux morceaux.
Parmi les trésors, je citerais : "Bayou belle" et "In my time" sur lequel le dobro du talentueux Jerry Douglas, musicien ayant notamment collaboré à maintes reprises avec la chanteuse Alison Krauss, s'adjoint. Dans un univers assez proche de celui de Taj Mahal ou de Keb Mo, Eric Bibb se fait plaisir. L’harmonica répand une chaleur communicative. Le résultat est léger, plein de bonne humeur et donne envie de taper allègrement du pied sur son parquet !
Tout cela nous laisse présager de très bons live… happy blues quand tu nous tiens ! |