Monologue dramatique écrit par Gérard Savoisien, interprété par David Arveiller
dans une mise en scène de Eric Rouquette.
Don Juan, l’homme, le personnage, le mythe, mais aussi le comédien qui joue avec le mensonge du monde et des hommes pour en stigmatiser l'hypocrisie, voilà de quoi alimenter l’imaginaire et la plume des auteurs.
Avec "Don Juan, le retour", Gérard Savoisien ressuscite Don Juan, figure du 17ème siècle, pour le confronter au monde contemporain. Mais au 3ème millénaire restent-t-il encore des femmes à abuser, des statues à déboulonner et des valeurs à dénigrer ?
Il a écrit un texte plaisant en combinant de manière habile le caractère attractif du spectacle par la forme du monologue interactif, une variation théâtrale du stand up, la déclinaison parfois triviale du donjuanisme et la réflexion aigüe sur les dérives de la société contemporaine, de la société spectacle au règne du paraître.
Et Don Juan, héros maudit et adulé, agnostique mystique qui défie Dieu, qui n'existe que dans la représentation, a beau faire le fanfaron, le bonimenteur, le désespéré joyeux ou le cynique désenchanté, il n'a plus grand chose à offrir dans une société du paraître généralisé, de la sexualité débridée et décomplexée et de l'hypercommunication onaniste dans laquelle Dieu, le mal et la morale ne sont plus que des sujets de dissertation philosophique.
A la mise en scène, Eric Rouquette joue à fond la carte de l'interactivité et David Arveiller, physique de séducteur aux tempes argentées, endosse fort naturellement et de manière crédible aussi bien le costume de l'amant universel que celui du clubbeur qui jouerait bien les DJ. |