Ne pas se précipiter : après 4 ans d'attente d'un nouvel album de The Wedding Present, ne pas aller trop vite en besogne, ne pas chroniquer trop vite, écouter, ré-écouter, découvrir, redécouvrir ces chansons qui, pour la majorité, ont déjà été jouées en live lors de la tournée Bizarro et sur quelques dates suivantes.
Quatre ans d'attente, quatre ans où David Gedge rivalisera d'astuces pour faire attendre et surtout ravir ses fans : création d'un club de souscripteurs de ce huitième album, bande dessinée, tee shirt de foot, de cyclisme, tournée anniversaire de Bizarro puis de Seamonsters, sessions, interviews, concerts. Quatre ans pour 40 minutes, 10 chansons et, sans surprise, une vraie réussite.
Dès la première écoute, on sent que l'on ne va pas être deçus. La plupart des titres ont déjà été entendus mais ce qui impressionne le plus vient de la cohérence de l'album, l'ordre impeccable des chansons, quasi enchaînées, riches en explosions et en distortion (très présente). Les écoutes suivantes ne feront que confirmer cette première opinion. Nous ne sommes pas dans le chef-d'oeuvre absolu de Seamonsters mais plutôt dans un retour vers l'époque du Hit Parade. Ni trop rapide, ni trop sombre, ni trop orchestré, juste un éventail de chansons sur l'amour et l'infidelité (qui eût cru que David Gedge changerait de sujet en 2012 ?) qui passent du percutant "You're Dead" et son phrasé à la Mark E. Smith, à la progression imparable de "Meet Cute", la bluette ultra rapide qu'est "Back a bit... stop" jusqu'à l'exceptionnelle montée en puissance de "Mystery Date" pour clore le disque.
Steve Albini n'est plus aux manettes de l'enregistrement mais le travail réalisé en deux temps par le studio français "Black Box" puis par le célèbre Andrew Scheps porte ses fruits et fait la part belle aux instrumentations rock habituelles du groupe, toutes guitares et batteries dehors. On sent évidemment l'influence de Graeme Ramsay, nouveau ex-guitariste du quatuor, dans les envolées distordues que l'on retrouve dans tous les titres et particulièrement dans le "The Girl from DDR", (hommage à Ash ?) avec une distortion fuzz toute soviétique.
David Gedge continue donc à fasciner ses fans, à mener son chemin dans le rock indépendant le plus bruyant, le plus intéressant qui soit. 25 ans plus tard, George Best est toujours un régal. 20 ans après, Seamonsters reste un monument du rock. Presque 10 ans après sa renaissance, le Wedding Present est toujours au meilleur de sa forme. On en profite.
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