Merci Anja, même si je pense savoir combien sortir ce disque a dû être pénible... J’avoue, je ne te connaissais pas avant, j’étais passé à côté de ton premier album Lovetune For Vacuum, sorti en 2009 et en l’écoutant, je me rends compte que tout y était presque déjà, diamant à l’état brut, mais diamant noir, sombre aux balades venimeuses.
Je te découvre donc avec ce Narrow. Enfin, je te découvre surtout avec ce premier titre "Vater", chanté en Allemand, ta langue maternelle toi qui es autrichienne. Une chanson à l’intensité rare, long crescendo plaintif, à la musique et aux paroles poignantes.
Avec le titre suivant, tu en as surpris plus d’un en France. Reprendre "Voyage Voyage" de Desireless et en français, quelle idée ? Mais de cette chanson emblématique de la variété française des années 80, tu en fais un titre glacial comme le passage du Styx, à l’harmonisation et à l’orchestration parfaite faisant résonner de manière poignante les paroles "voyage plus loin que la nuit et le jour / voyage et jamais ne revient"…
Vient ensuite "Deathmental" froid comme une lame, tranchant, pas si éloignée de Zola Jesus ou These New Puritans, electro noire limite industrielle que l’on trouvera également dans "Big Hand Nails Down". Je dois avouer être moins touché par ton mélancolique "Cradelsong" mais que de dire de "Wonder", longue litanie épurée et belle à pleurer ? En écoutant "Lost", ce sont tes influences que je comprends, la musique classique notamment avec ce thème proche de ceux de Schubert ou des nocturnes de Chopin.
Alors merci Anja, merci pour ce disque rempli de mélancolie et de spleen aux mélodies si touchantes. |