Lady Linn vient de Belgique mais sa musique elle, est anglo-saxonne et si sa pop a quelque chose de notre temps, son univers, elle le voit en noir et blanc période sixties.
Un côté rétro parfaitement assumé et assuré par son backing band aux sonorités cuivrées et légèrement jazzy (ou plutôt un agréable mélange de soul, de rythmes and blues) perpétuant le genre Blue-eyed soul : de la musique soul, interprétée par des blancs largement teintée de pop dans la veine de Dusty Springfield ou de l’horrible Duffy…
Quant à la belle à frange, même si enfant elle écoutait Michael Jackson et les comédies musicales, ses influences sont plus à chercher du côté d’Ella Fitzgerald, Peggy Lee, Irma Thomas ou Duke Ellington. Et ça swingue plutôt pas mal tout le long de ce disque au charme indéniable et qui n’a rien de passéiste, tant au niveau de la production (claire, aérée et précise faisant ressortir chaque instrument), faite par Renaud Letang (Manu Chao, Alain Souchon, Feist…) de l'écriture de la musique, des paroles (où pointe une certaine ironie…).
Le charme et la voix pétillante de Lady Linn (comme une certaine Lily Allen) apporte un supplément non négligeable à une musique déjà bien sympathique et fait mouche presque à tous les coups (on préférera "Cry Baby" ou "Little Bird" à la rythmique implacablement efficace à "First Snow", "No Goodbye At All" ou "Always Shine" nettement plus pataud).
Moins ouvertement commerciale et grand public que des Selah Sue ou Ben l’oncle soul, moins sombre qu’Amy Winehouse, Lady Linn sans révolutionner le genre, fait une musique tout à fait agréable et qui donne envie de taper du pied, ce qui n’est déjà pas si mal ! |