Bon début d'année pour les fans absolus du cinéaste Tim Burton puisque pas moins de deux films sortiront en 2012 et que la Cinémathèque Française, outre la programmation d'une rétrospective intégrale de ses films, accueille l'exposition conçue par le MoMA dont elle est la seule étape européenne.
Contrairement à certaines expositions, comme celles consacrées à Pedro Almodovar ou Stanley Kubrick, qui proposaient une lecture de leur oeuvre par le décryptage des inter-relations entre l'homme et le cinéaste et/ou la synthèse de leurs fondamentaux, celle conçue par les commissaires américains Jenny He, Ron Magliozzi et Rajendra Roy se présente essentiellement comme une monstration de son oeuvre graphique.
L'accrochage chronologique particulièrement dense bénéficie d'une belle scénographie de Pascal Rodriguez qui aère l'ensemble tout en jouant sur les codes couleur.
Burtonland, Burtonarium et Burtonmania
Comme l'indique Matthieu Orléan, responsable des expositions temporaires à la Cinémathèque, qui a apporté sa collaborations artistique à la déclinaison française de l'exposition, celle-ci montre des oeuvres originales qui illustrent "l'hybridation artistique revendiquée par l’artiste qui se plaît à mixer et subvertir les genres".
Au visiteur d'en prendre la mesure à travers les dessins exhumés des archives de Tim Burton, ceux qui ont été "recyclés" dans des story-boards et ceux qui figurent déjà dans des collections particulières, comme une étonnante série de dessins sur serviette de cocktail en papier.
Ils révèlent un syncrétisme singulier entre l'univers de la science fiction, l'expressionnisme allemand, le grotesque, le gothique, le pop art et même le grand guignol et le surréalisme mis au service d'une subversion poétique.
Le monde de Tim Burton est peuplé de créatures bizarres, étranges, du robot au freak en passant par des hybrides et des animaux fantastiques qui constituent une galerie de anti-héros hors norme attachants tant par leur différence que par leur monstruosité.
Entre le dessin et l'image, la transition est assurée par les figurines en 3D réalisées par Rick Heinrichs, chef décorateur et collaborateur de la première heure de Tim Burton et la collection de têtes de Jack Skellington, l'épouvantail squelettoïde du film d'animation "L'étrange Noël de Monsieur Jack".
Même si sont présentés le costume de Johnny Depp dans "Edward aux mains d'argent" et les masques de "Batman", l'oeuvre cinématographique de Tim Burton n'est évoquée que de manière collatérale avec les longs métrages désormais mythiques que sont, outre ceux précités, "Ed Wood", "Mars Attacks !", "Sleepy Hollow", "Charlie et la Chocolaterie" et "Alice au pays des merveilles".
Pour les films c'est au sous-sol, avec l'intégrale Tim Burton jusqu'au 13 avril 2012 et jusqu'en juin 2012 une programmation spéciale "Monstres ! Tim Burton and co". |