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Théâtre des Abbesses  (Paris)  avril 2012

Texte de Marguerite Duras, mise en scène de Christine Letailleur, avec Valérie Lang, Hiroshi Ota et Pier Lamandé.

Le Théâtre de la Ville reprend le texte écrit pour le cinéma, filmé par Alain Resnais en 1959.

Duras, en route vers elle-même, y représente les amours d'une jeune Française et d'un Japonais, chacun marqué par un drame, le crime contre l'humanité atomique d'Hiroshima et l'épuration sauvage en France de 1944-45, dans le désordre.

La belle sobriété du regard pudique de Resnais laisse place à un montage baroque non sans beauté, signé Christine Letailleur.

Le personnage féminin, incarné de manière inoubliable par Emmanuelle Riva, est repris ici par Valérie Lang - la fille du Ministre - tandis que l'amant japonais est joué par le très subtil Hiroshi Ota.

Le nu artistique - Pigalle, avec de plus beaux éclairages - est censé apporter une sensualité bridée dans le film (que la légendaire pudibonderie de l'ère gaulliste réfrénait, c'est officiel, avec une férocité moralisatrice). L'homme-accessoire, pendant de la femme-objet, est exhibé longuement, dominé symboliquement, presque crucifié dans la chambre mortuaire des amours en transit d'une femme émancipée de tout sauf de son narcissisme..

Le couple, physiquement émouvant que, donne une certaine fragilité aux ombres, échange longuement les redites durassiennes si envoutantes. Puis la vidéo se déchaîne, les ruines défilent, les chants japonais gémissent, les voix sont couvertes par des bruits de rue, façon Godard 1959. Il y a des moyens et on les montre. Toute une époque.

Le texte n'est plus assez fort, le théâtre, vieux-genre, les mots, dépassés : l'idée reçue est reçue ici avec tous les égards. Seules, la musique et surtout les images, projetées sur des fesses-écran, peuvent arracher des émotions à un public assis. La dépendance à la technique écrase l'action et le dirigeable, lourd, ne s'élève pas dans les airs.

Il y a pourtant de belles idées, des comédiens habités, des ratages amusants - la Marseillaise ou les rengaines de Piaf susurées par un monsieur qui passe - des envolées, de belles lumières signées de Stéphane Colin. Mais l'art abandonné aux mains des techniciens, cela pèse une tonne.

Même la grâce si élégante d'Hiroshi Ota et la gouaille de Valérie Lang résistent difficilement à cette bande sonore totalitaire. Du verbe, du verbe avant toute chose ! Du théâtre, puisque nous y sommes, même avec un texte pour la pellicule...

L'avenir appartient sûrement à un théâtre libéré du glacis technique. L'avenir est parfois bien long à venir. Mais les inconditionnels de Marguerite Duras, le livre sur les genoux, savoureront la langue si personnelle de cet auteur essentiel. Et les autres trouveront bien quelque chose, esthétiquement.

 

C-L. Morel         
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Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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